Supernova
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They thought to use and shame me but I win out by nature, because a true freak cannot be made. A true freak must be born.
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Ava Miller
Cérès
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Ava Miller


Date d'inscription : 28/01/2023
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Spécialité/Club : Histoire humaine 。゚☆ Divination

   
with the wolves
I'm running with the wolves tonight
i won't run away from them— Marécage des Péridots


Loin du brouhaha intempestif de l'école et des coups d'épaules maladroits, Ava a troqué les souliers parfaits pour de vieilles baskets où les semelles se décollent presque. Sur ses épaules, pour parer au froid automnale, la louve a revêtu sa veste en laine et un pantalon suffisamment large pour ne pas restreindre ses mouvements.

C'est Hazel qui a initié le voyage, un voyage certes court, mais entre l'académie et les marécages, il y a de quoi marcher une bonne heure si ce n'est plus. Le chemin s'est fait entre les bavardages incessants d'Eurydice et les recommandations d'Hazel, Ava elle, s'est murée dans un silence afin de prendre des notes sur ce qu'elle voyait, des choses inédites, les fleurs dont le nom lui échappe, elle en a pris des photos peut-être trop flous pour parvenir à en tirer quelque chose.
Le sentier n'est pas bien droit, il s'éparpille en des formes symétriques qui vont à gauche et à droite, là où des milliers d'arbres millésimes trônent fièrement, mais eux, ils veulent rejoindre le sud des marécages, là où des plantes médicinales poussent. C'est à la bibliothèque qu'elle s'est rapidement renseignée pour savoir ce que désirait Hazel, elle n'a pas vraiment saisi le pourquoi du comment, mais elle a dit oui, peut-être par ennui, peut-être pour autre chose.

On en voit enfin le bout ! Ava se débarrasse des feuilles qui cavalent au dessus du crâne, des petites branches qui s'accrochent entre les mèches enroulées dans deux tresses par dessus les clavicules. Là-bas, Hazel. Il y en a de toutes les couleurs. C'est pour faire quoi, exactement ? Les pieds s'enlisent au fond des parterres d'herbes, là où l'eau stagne toute l'année semble t-il.
Ava renifle les environs, le nez en l'air, les odeurs se bousculent et elle grimace, l'air est affreux et elle peut vaguement deviner les espèces qui rôdent.
Alors elle se tourne et s'approche d'Eurydice, il y a quelque chose non loin d'elles, quelque chose qui se bouscule dans l'eau, dont les pattes archées finissent par se détendre. Ava en reconnaît les couleurs écarlates des sah'dyrr, réflexe manifeste, elle accroche la main d'Hazel. Il faut partir ! J'ai lu que c'était des lézards dans une armée d'Asie... Et qu'ils ne sont définitivement pas amicaux. Eurydice, tu veux pas nous téléporter loin ?

Ava ne veut pas se voir mordre les jambes mais l'eau remonte soudainement jusqu'aux genoux et le sah'dyrr n'est définitivement pas heureux de voir des inconnus pénétrer sur son territoire.
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Eurydice Courbedor
Sedna
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Eurydice Courbedor


Date d'inscription : 29/01/2024
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Dice va perdre son souffle, à frotter les mots entre eux pour en voire gémir des étincelles de grimaces désabusées ou de soupirs exsangues. Les petits pieds soulèvent des galets, la poussière s’incruste sur le liseré en dentelle lolita des socquettes et la langue arpente les détours des conversations.

Hazel, depuis quand avoir la main verte c’est être un aventurier. Les plantes, elles pleurent quand on brise la tige, pas vrai. Il aura des dents le long de la corolle. Ou alors es yeux enroulés aux épines ce spécimen. Pourquoi tu dis rien Ava. T’as peur, c’est ça. C’est drôle la peur. C’est une émotion des intestins. Tu vois, la peur, c’est une émotion sans noblesse. Sûrement. Et puis aussi.

Dice s’est pointée par erreur, une interruption dans la course logique des choses, elle a sauté, mais sans sauter, sur les empreintes enfoncées dans la gadoue. Elle n’a pas eu le temps de concocter un mauvais tour, même si elle aurait rêvé un fil d’Arianne à couper pour qu’on lui hurle dessus ou menace de la manger toute crue.  Dans son uniforme agrafé de pins des groupes de musiques qu’elle préfère, des gens qui hurlent et des basses pour faire trembler Nas’wel, Dice regarde avec une indifférence teintée de malice ses acolytes.

L’humidité lui fait comme une chappe désagréable sur les bronches. Ses respirations s’allongent et elle regarde les souliers raccommodés au vernis noir s’engloutir dans la boue avec une inimité intense, ses billes dorées sifflantes. Entre l’index et le pouce, Dice saisit une feuille craquelée de la chevelure d’Ava. Le bout de l’ennui peut-être… la blonde marmonne en regardant d’un air entendu l’effusion de couleur pointée par la louve. Parce qu’elle si connaît en piège, Dice, elle est tentée de croire que ce qui est joli est mortel. C’est vrai ça ! ses doigts osseux de referme sur le poignet d’Hazel. C’est une potion ? on peut faire dormir des gens avec ? les rendre fous de rage ? Elle voudrait sautiller mais les petons restent enracinés dans la végétation vaseuse. On t’a aidé alors on aura le droit d’en avoir nous aussi hein ?

Il faut partir dit Ava. Et Dice, rit, ses dents bien alignées brillantes de jeunesse, en pointant la créature encore immergée. A trois contre un ? on serait quel genre de mauviette pour partir ! dans sa cage son petit cœur d’enfant écorchée tambourine, une excitation sauvage, quand elle referme ses doigts sur leurs épaules en donnant de l’élan, Fermez la bouche, gardez les yeux ouverts ! et la pointe du talon se détache dans une fente qui n’existe que d’elle, une sensation familière qui fait brûler ses pores. C’est la sensation d’une pichenette brutale en bas des reins puis le monde s’ouvre en deux. Face contre terre, de l’autre côté du décor d’où la queue de la salamandre donne envie à Dice de tirer dessus. Juste pour savoir. Est-ce qu’elle se détachera en faisant ploc. Avec le pouce, elle étale la terre meuble qui a postillonné sur ses joues pour en faire des peintures de guerre. On dirait que la seule issue c’est de lui rouler dessus maintenant !
Hazel Fabre
Hauméa
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Hazel Fabre


Date d'inscription : 06/02/2024
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Il avance devant, Hazel. Il avance avec le pied léger et le sourire aux coins des lèvres. Comment lui en vouloir, lui qui s'en va en quête de nouveaux ingrédients qu'on ne trouve pas dans les jardins de l'académie. Il a enfilé son vieux jogging confortable et une veste légère et même ses bottes de jardinage –celles au jaune aussi criard qu'un poussin tout propre. Il n'a pas l'air bien fin, Hazel, mais qu'est-ce qu'il a l'air fier, aussi, en tenant les lanières de son sac à dos tel un enfant qui fait son premier jour d'école.

C'est dangereux, les marécages. La dryade se garde d'être stupide à défaut d'être téméraire. Il est allé chercher la jeune louve pour lui faire les yeux doux, car un gros loup qui montre les crocs suffit souvent à décourager les animaux sauvages. Certes Ava n'est pas une grosse louve, l'a-t-il seulement déjà vu louve ? Il est intrigué mais ne creuse pas les blessures –pas encore– sous le seul prétexte de sa curiosité. Non, il préfère embarquer la peut-être louve dans son aventure et s'arrêter pour l'attendre chaque fois qu'elle prend la photo d'une fleur.

Il pourrait bien lui dire de quelle fleur il s'agit, mais alors où serait le plaisir de la découverte ? Il faut la laisser chercher un peu. Hazel pose sur elle des yeux touts attendris quand elle ne regarde pas.

Une heure, c'est long dans le silence. Son armoussequin est à l'abri à la garderie. Mousse aura beau lui faire sa moue la plus triste et faire frémir de toutes ses petites feuilles pour le faire culpabiliser, Hazel ne peut pas ployer, ne peut pas l'emmener. Alors il est bien content quand Eurydice surgit pour leur tenir compagnie et garder l'ennui loin, très loin, et tant pis si elle aussi s'ennuie à la fin, parce qu'elle est très douée pour le subir d'une façon distrayante.

Sans doute qu'il aurait préféré courir, Hazel, mais il va au rythme des deux filles. Sans doute que cela vaut mieux pour lui aussi, avec ses bottes qui ne sont pas faites pour le tap tap intense de la course. Il est tout de même bien content lorsqu'ils arrivent, quand l'air s'alourdit et que l'humidité rend ses vêtements collants. Il s'enfonce aussi profondément qu'il le veut dans la terre molle et il taquine du regard Eurydice qui est en très mauvais terme avec celle-ci. Pauvres chaussures, pauvre Eurydice. Elle s'en remettra.

Hazel ploie les genoux, se pose comme un croyant miséreux dans la terre pour se pencher sur les plantes, pour les couper aussi respectueusement qu'un chasseur écorche la viande de sa proie. Faudrait-il qu'il pleure pour l'herbe broutée, pour la biche dévorée ? Non, c'est ainsi que vont les choses. Seule la gourmandise est à punir, et Hazel ne l'est pas, gourmand : il prend seulement ce dont il a besoin, entasse le tout dans quelques sachets qu'il range précautionneusement dans son sac.

« Oh, non, surtout pas. », glousse-t-il gentiment et cruellement. Pas de bout, pas de fin, il n'aime pas ça. « J'ai encore envie de m'ennuyer avec vous deux. »

Il souffle, les genoux poisseux de terre, passe le dos de sa main sur son front humide. Il aime mieux la forêt aux marécages, c'est certain. Ava pointe le parterre coloré et Hazel bien docile s'en va planter ses genoux là-bas.

Son rire résonne avec le même bruissement feutré que le feuillage des arbres. Il frémit de tout son corps sous les doigts squelettes de la faucheuse qui promet une mort très amusante à ses futures victimes –l'idée lui arrache un rire malgré lui, comme c'est mal.

« La folie et la rage font très mauvais ménage, Dice. Tu le sais déjà, n'est-ce pas ? », joue-t-il en piquant doucement.

Il fait mine de songer, son index sale posé sur le bout de son menton, et choisit de penser la minuscule plaie qu'il vient d'infliger –regrette-t-il déjà de s'être amusé à ses dépends ?

« Mais si tu as besoin de mieux dormir, qui suis-je pour te le refuser, hm ? », consent-il en ce point.

Rien qu'une toute petite potion, rien qu'une toute petite blague, de quoi sourire discrètement et se demander s'il n'aurait pas envie de lui fournir encore les ingrédients de son prochain méfait.

Tout à coup la chaleur envahit sa main et Hazel tourne la tête avec le même affolement que si on venait de le poignarder. Ava renifle et regarde vers l'eau, et Hazel, petite biche innocente qui aurait été dévorée si elle n'avait pas amené sa louve avec elle, remarque enfin les remous, les couleurs, le sah'dyrr.

Il se lève comme un ressort, Hazel, et il accroche en retour la main d'Ava, pour courir voudrait-il, profiter de l'élan de son cœur qui cogne brutalement sa poitrine, mais la voilà qui pose la mauvaise question à la mauvaise personne.

Est-ce qu'Eurydice peut les amener loin ? Très certainement. Est-ce qu'elle le veut ?

« Non, attends- »

Pas le moins du monde.

Hazel s'écrase dans la boue sans rien comprendre, lui qui n'a guère l'habitude de traverser l'espace. Il faut bien l'assurance et l'excitation pleine de folie d'Eurydice pour lui faire réaliser qu'il a encore le contrôle de son propre corps.

Il peste des mots sans syllabes et avec son seul souffle, et puis décide seulement après, lorsqu'il s'est remis debout, d'articuler haut et fort.

« Je suis certain que nous aurions été des mauviettes très intelligentes. Vivantes, même. Eurydice, je ne t'applaudirai qu'une fois ou deux lorsque cela sera terminé. »

Ah, il y a bien des exceptions et certaines fins qu'il peut apprécier.

Ses deux mirettes violettes s'aimantent alors sur Ava. Pauvre, pauvre Ava, les cheveux pleins de brindilles, qu'il vient d'embarquer dans le danger presque sans le faire exprès. Doit-il se fustiger s'il songe que si elle est blessée il reviendra la soigner –la voir– plus vite ? Il préfère encore se moquer gentiment pour le moment.

« Ava, je n'ai pas envie de m'excuser. Je m'excuse de ne pas avoir envie de m'excuser. Tu me pardonnes quand-même ? »

Oh, il en demande beaucoup Hazel, et comme si ce n'était rien, à convoiter le beurre et l'argent du beurre et en se permettant, par-dessus le marché, un sourire charmeur à la crémière. Quelle surprise alors que la jeune louve refuse toujours de le considérer comme un ami, n'est-ce pas ? Oh, non, sans doute que non, en vérité, Hazel est juste agaçant.

Il lui tend la main pour l'aider à se relever et tout en même temps l'inviter à sceller son petit pacte de fée.

« Protège-nous, s'il te plait, si tu le veux bien. »

Car les loups sont plus doués qu'ils ne le croient à aimer, et encore davantage à protéger. N'est-ce pas du plus grand protecteur d'entre tous qu'ils sont nés ? C'est bien là-dessus que la dryade compte parier.

« Vous ne mourrez pas. », assure-t-il, bien prompt à accepter le terrible destin imposé par Eurydice et son dé du destin pipé.

Secrètement, sous les tremblements de son cœur et de ses mains, il est excité également.


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