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They thought to use and shame me but I win out by nature, because a true freak cannot be made. A true freak must be born.
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[TERMINÉ] Hazel 。゚☆ She only wanted to be left alone And she could catch anybody's attention
Ava Miller
Cérès
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Ava Miller


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out
on the
streets
you can't be anybody's friend louise
i'll love you 'til i'm dead louise
not even if she likes the way you dance louise never heard about puppy love


Ses doigts s'amenuisent contre le liseré des vieux livres, les ongles font le tour des lettrines abîmées dans des arabesques qu'elle connaît par cœur.
Dans la bibliothèque, le silence règne sans fondement, on entend pourtant les chuchotements des élèves fripons derrière les longues allées, ceux qui ouvrent les livres afin d'en voir les étincelles sortir ou les monstres gronder. Ava, elle, a Hazel dans le collimateur, comme toujours, comme hier, comme demain. Elle ne sait pas pourquoi c'est devenu une habitude aussi désagréable, pour palier à ces sentiments dérisoires, elle bouscule Hazel et lui incombe de fermer son clapet, juste le temps d'une seconde, de quelques minutes. Tu parles trop, Hazel. Si t'es venu pour faire la dinette, va voir ailleurs.

Sous sa chevelure fine, Monsieur Raisin observe les pas d'Hazel et grogne. Ava sent les petites griffes s'accrocher à la nuque, retient les frissons qui parcourt sa chair et elle finit par s'asseoir sur l'un des fauteuils près de la fenêtre, une pile de livre sur les genoux. Son petit familier se dégage des mèches claires, glisse jusqu'aux jambes enroulées dans des collants. T'as pas cours, Hazel ? Les yeux mièvres se redressent jusque la carrure svelte du garçon. Elle l'a déjà vu courir lors des cours de sport, elle, elle n'a jamais trop aimé ça, le sport. Quoiqu'elle soit bonne dedans, qu'elle puisse tenir des distances affolantes, elle préfère l'air sec des salles serrées à l'air frais des extérieurs humides.
Mitigée dans le comportement à adopter, la jeune fille, à l'exception de Fenella et Lochlan qu'elle fréquente si souvent, n'a aucune idée de comment agir avec les autres et n'a jamais saisi la subtilité d'Hazel à autant se lier aux autres. Ça lui paraît si invraisemblable qu'elle préfèrerait le voir vaquer à ses occupations avec le reste du monde, qu'avec elle.

Dans un silence assourdissant dont elle a le secret, Ava rompt la droiture de ses jambes afin de les plier, dépose les bouquins sur la petite table devant eux et s'enfonce au fond du siège tandis que Monsieur Raisin subit les secousses du corps. Je devrais dire à Monsieur de venir te croquer tout entier, peut-être que tu irais voir ailleurs. Derrière son livre, les yeux vacillent un moment sur la moue candide du garçon avant de revenir lorgner les lignes de son livre.
Elle s'est intéressée dernièrement aux Anciens. Son pèlerinage ne s'est pas encore fait, Borgha ne l'a jamais passionnée, pas plus que son ancêtre la Bête. Elle leur en veut de lui avoir infliger un sort pareil, qu'elle aurait préférée faire partie des élites qui n'ont pas besoin de cacher fourrure et violence pour se sentir à l'aise.
Alors elle réfléchit, elle parcourt les paragraphes de son Bienfaiteur, inscrit dans son journal où il faut aller exactement, par où passer, les lieux les plus insolites à découvrir.
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Hazel Fabre
Hauméa
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Hazel Fabre


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L'intérieur, la poussière, les étincelles et les grognements des livres ; le silence et pas de vent. Hazel s'est enfermé de son plein gré alors qu'il pourrait kidnapper quelques ouvrages –et prévenir la bibliothécaire qu'il les kidnappe– pour les savourer dehors, le visage caressé par la brise, le soleil apaisé par l'ombre des arbres.

Cette louve n'est rien de moins qu'une renarde qui affectionne les terriers. Fait-elle exprès de s'y terrer en espérant qu'il n'ira pas s'enfoncer dans le noir à ses côtés ? Insupportable Hazel s'amuse pourtant beaucoup trop de sa proximité pour ne pas venir se coller et guetter la morsure que toujours elle lui promet.

Quelle menteuse.

« Pas de dinette. », assure-t-il comme s'il rassurait. « Je n'ai pas besoin d'aller voir ailleurs, n'aie crainte. »

Léger sourire qui grignote une seule joue ; mais la mauvaise, celle du côté d'Ava, celle qui sera vue. Hazel d'une main remonte ses trop longues manches qui glissaient sur ses avant-bras pour l esenrouler de nouveau. Quel genre d'idiot met des manches longues au sortir de l'été, si ce n'est celui qui a une hideuse blessure à cacher ? Le tissu est fin, laisse passer l'air, mais la bibliothèque en manque, d'air, et Hazel a chaud.

Il s'en plaint d'un soupir, en faisant mine de ne pas entendre ce tout petit grognement de chauve-soufruit-garou qui sort des cheveux d'Ava. Il aimerait tendre le doigt et toucher son adorable petit pelage au risque de se faire croquer. Oh, il n'a pas amené d'offrandes aujourd'hui –Mousse a déjà tout mangé.

Sa fraise bicolore, presque mûre, ne fait pas encore de l'armoussequin un représentant adulte de son espèce. Après avoir osé se goinfrer du goûter d'Hazel il est parti s'endormir sur un fauteuil libre de la bibliothèque ; ainsi la dryade est condamnée à suivre le sillage d'Ava qui fait remuer les vagues de la mer en espérant le faire fuir et tout en même temps obligé de surveiller la plage que Mousse ne se fasse pas emporter.

Son petit corps feuillu frémit paisiblement. Hazel l'observe tendrement.

« Non. », répond-il au sujet des cours, distraitement. « Je ne te dédie que mon temps libre. Ne fais pas de moi un mauvais élève. »

Il croise le regard d'Ava et cette fois lui sourit tout entier, comme s'il était en train de la provoquer. Oh, c'est qu'il aimerait qu'elle tente de le corrompre, rien que parce que cela signifierait alors qu'elle réclamerait sa compagnie.

Doit-il se contenter qu'elle le tolère d'ors-et-déjà ?

Non, surtout pas.

« Tu n'en as pas assez d'étudier ? On le fait déjà à longueur de journée. J'ai envie de changer d'air. Celui de dehors ne te fait pas envie ? », espère-t-il en approchant d'un pas.

Il lève tout à coup la tête ; biche surprise par la pression sur le pan de son pantalon. Son cœur a bondi, mais le méfait ne vient pas des petits crocs de Monsieur Raisin, seulement de la petite main de Mousse qui s'est réveillé et a bruissé jusqu'à eux sans être remarqué.

L'arquemousse tangue à la façon d'une barque en plein océan. Mal réveillé, pas bien dégourdi ; Hazel préfère se baisser pour l'attraper plutôt que de le laisser devenir naufragé. Puis il rigole, tout doucement, tandis que Mousse s'installe et que deux petites feuilles reviennent couvrir ses yeux pour les fermer.

« Tu es trop généreuse avec Monsieur, Ava. Combien de temps penses-tu que cela lui prendrait pour me manger ? Presque autant que de devenir grand, non ? », joue-t-il en la taquinant du regard. « En attendant de mourir je pourrais te faire culpabiliser. »

Monsieur Raisin a abandonné son poste pour glisser sur les jambes de la louve, tel un petit singe agile sur un arbre pas bien immobile. La dryade en profite honteusement pour se pencher par-dessus le dossier du fauteuil, dans le dos d'Ava, son familier rendormi dans ses bras et indifférent à la gravité changeante.

Il scrute les pages et les mots qui lui volent toute l'attention d'Ava, ses cheveux verts comme un saule pleureur sans larmes qui lui fait un bout d'ombre.

« Aimes-tu Borgha ? », interroge-t-il comme il interroge Ava chaque fois qu'elle fait la moindre chose et qu'il gratte, gratte et gratte la surface pour toujours mieux explorer les mystères de sa solitude choisie. « Je pourrais t'apprendre à aimer Sémis, si tu en avais l'envie. »

Il se penche encore davantage, insolent, tête à l'envers devant le visage d'Ava, et lui désigne son protégé assoupi.

« Prends-le, s'il te plaît. Tu es assise et tu ne me laisses aucune place. Je n'ai pas envie d'avoir mal aux bras. »

Elle a fait exprès de prendre ce fauteuil isolé, évidemment. Pas d'endroit où s'asseoir non loin, même si la dryade n'aurait aucune honte à faire crisser bruyamment une chaise pour l'embêter de plus près.

Oh, il sait qu'elle attendrait qu'il soit arrivé pour se lever et faire mine de chercher un nouveau livre. Elle aime jouer sans en donner l'air, il sait et il aime, mais il ne lui donnera pas trop aisément le bâton pour se faire battre même si cela le fait glousser.

Il préfère cette fois la piéger sous la tendresse d'un enfant endormi.

Monsieur Raisin se fâcherait-il ? Essayera-t-il finalement de grignoter de la salade ? Mousse n'est pas bien farouche ni rancunier, il se contenterait de remuer jusqu'à en avoir assez et céder l'une de ses perles en espérant apaiser la chauve-soufruit territoriale.

Et si elle refuse ? Oh, Hazel se contentera de faire la moue et de lui reprocher sa cruauté, mais il ne force sur la louve aucune forme de maternité et garde son enfant tout vert rien que pour lui.

Dans tous les cas il trouve le moyen de libérer rien qu'un bras et rien qu'une main pour s'amuser à venir faire tourner les pages du livre. Il en capte les mots, le thème, les routes qui y sont décrites. Il reconnaît vite ; les loups-garous qu'il connaissait avant de déménager et d'oublier la tragédie lui en avaient parlé.

« M'emmènerais-tu durant ton pèlerinage ? »

Jeune, si jeune louve qui jamais ne transforme ses cheveux en pelage. Bien sûr qu'elle n'a pas encore fait le voyage. Elle fronce si fort les sourcils devant ce livre qui l'insulte silencieusement. Ils sont rares à aimer leur Dieu, leur condition, leur malédiction.

Terrible idée que de vouloir s'inviter auprès d'une louve qui lui dit toujours s'en aller ; surtout durant la pleine-lune, dans une ville oubliée où personne ne pourrait le sauver.

« Me mangeras-tu si tu te transformes ? », provoque-t-il en effleurant cruellement les sujets les plus sensibles. « J'en rirais avant d'avoir peur. Je serais obligé de courir de toutes mes forces, et tu me poursuivrais parce que les loups courent après ce qui s'enfuit. », s'amuse-t-il à imaginer, à prédire comme s'ils y étaient déjà presque. « Ça me changerait. Tu ne viens jamais me chercher. »

Enfin les yeux d'Hazel rencontrent ceux d'Ava et il cesse de tourner les pages au hasard, oublie de retirer sa main ; elle n'aurait qu'à refermer le livre dans un claquement sec pour lui donner l'aperçu d'une morsure.

« Est-ce que tu as le poil doux ? », se moque Hazel, lui qui sait qu'elle préférera le mordre plutôt que de le laisser approcher le bout des doigts ; comme Monsieur Raisin, qui a déjà les crocs qu'il faut pour le piquer.

Insupportable petite dryade. Elle aurait dû naître fée et sceller quelques pactes amusants et inoffensifs. Comme celui de gagner le droit de caresser un pelage de loup et de ne pas se faire croquer en retour.


Ava Miller
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Coincée dans un imaginaire solitaire décidément réel, Ava préfère se l'incomber, délaisser les rires des silhouettes colorées aux maux de ses idées profanes.
Ava, dans sa robe bordeaux et ses manches dentelées ne ressent guère le froid, craint cependant la chaleur, elle qui a si souvent la température bouillante, la nuque brûlante et les oreilles rosées. Alors voir Hazel se plaindre avec son col roulé noir, elle voudrait lui marmonner que c'est sa faute, à s'habiller comme si le début du déclin des récoltes arrivait.
Les jambes s'étendent et Monsieur Raisin n'a de cesse de grogner à l'encontre d'Hazel, il n'a pas encore vu le petit Mousse, frileux à l'idée d'en dévorer les commissures et les pans.

Hazel, comme une écharde sous l'ongle, elle rêve d'en arracher toutes les aspérités, d'en consumer la chair et de voir ses molaires croquer sous les siennes, les organes carmins en joyaux autour de sa gorge.
Parfois les songes hideux lui prennent, de façon inattendue, lorsque les prunelles bicolores se déposent contre les carcasses. Elle se demande si ce sont les instincts animales qui prennent le dessus, à conduire son raisonnement, à lui susurrer à l'orée du crâne des choses abominables, à lui montrer le chemin afin de tout détruire, tout ronger, tout avaler.
Les yeux hauts afin d'apercevoir le petit jeu qu'impose Hazel, Ava bouscule son pied afin de frapper le genou de ce dernier sans piper mot. Elle considère que c'est déjà trop, de lui offrir du temps libre. Elle, elle le réserve pour peaufiner les poèmes qu'elle n'a pas compris, les psaumes dont le sens n'a pas fait sens tout de suite.
Ava dans un égoïsme dont elle n'a jamais su se détacher, préfère se faire dérober toute entière par la pénombre que de faire partie de ces êtres trop lumineux pour elle. Parfois elle se le demande, ce que Fenella peut bien lui trouver.

Eh bien si tu étouffes ici, tu peux toujours partir Hazel. Personne ne te retient. Dans un air dédaigneux, Ava relève le menton, les lippes remontées comme le font les prétentieux. Il n'y a rien de sincère dans ce sourire affreux. Elle a fini par saisir toutes les subtilités du mensonge et les recettes des désirs d'être seule. Hazel, lui, n'a pas l'air de savourer ces instants aussi intensément qu'elle puisse le faire, et dans un sens, ça l'irrite, la colère déjà en train de mordre les entrailles, là où ce n'est déjà pas beau à voir, là où tout est nécroser. Et toi tu es trop embêtant... Monsieur Raisin pourrait te manger en une nuit, ne le sous-estime pas.
Ses yeux se plissent, elle n'aime pas que les mots sonnent désagréables à l'encontre de son petit familier qu'elle aime tant détester. Pourtant elle sait qu'Hazel n'est pas méchant, pourtant, dans son instinct terrifiant, elle a envie de mordre là où la pomme roule à chaque gloussement, là où la jugulaire se tord lorsqu'il rigole trop fort, là où les mains se glissent pour faire taire.

Le souffle est fort, Ava souffle, souffle encore. Elle veut qu'Hazel comprenne, elle veut qu'Hazel entende. À la place il bascule derrière elle, elle peut sentir toute sa présence au dessus de sa tête. Le cœur vrombit, fort, c'est désagréable. Je le respecte, je ne dirais pas que je l'aime pour autant. Nous ne sommes pas ses enfants, seulement ses animaux. Les épaules se haussent dans un geste détendu. Ava ne pourrait dire à voix haute qu'elle abhorre son Bienfaiteur sous tous les angles. Soudainement, une petite frimousse devant elle, des mains plus larges. Doucement, elle bascule le livre sur le haut de ses cuisses et attrape le familier qu'elle vient reposer contre sa poitrine et déploie les genoux afin de faire tomber Monsieur Raisin. La vue des feuilles va lui donner envie, elle peut déjà sentir toute l'agressivité parcourir son corps. Non merci. Je n'ai pas besoin que tu m'apprennes à aimer qui que ce soit, Hazel.
Le dos de sa main, sa paume, vient caresser les franges vertes de Mousse. Il est joli, ce petit être dont les préoccupations ne sont pas importantes, dont les actions n'auront pas de conséquences.
Elle se demande si Hazel a déjà lui eu aussi envie de s'empiffrer des cœurs et de la chair des autres. Tu ne mérites pas un petit Mousse aussi adorable, Hazel. Tu devrais le donner à la Nurserie, Béatrice et Kitty s'en chargeraient mieux.
À ses pieds, on peut entendre geindre Monsieur Raisin, tirer les collants jusqu'à y faire des trous, à essayer de s'y faufiler. Ava finit alors par tendre le bras afin qu'il y grimpe et il s'approche de Mousse, le renifle, se promène contre son épiderme feuillée. Il feint de croquer, les ongles enfoncées. S'il fait semblant, Ava ne peut pas le gronder. La tête de la louve se penche en arrière afin d'apercevoir par dessus le sien, celui de la dryade. Pourquoi ? Tu serais prêt à me laisser te dévorer tout entier ? La nuque penche légèrement sans quitter du regard Hazel. Tu serais prêt à me laisser ouvrir ton poitrail en deux pour que je puisse me repaître de tout ton être ? Tu ne m'en voudrais pas ?

Un léger sourire s'immisce entre ses babines roses. Ava n'est pas prête à dévorer qui que ce soit. Hazel ou un autre, elle n'a pas encore réussi à abandonner la douleur du passé, à passer le maquillage sur ses paupières et à totalement se regarder à travers un miroir. Elle en a oublié le livre, Ava. La tête revient chercher le sujet principal et elle finit par lui serrer le poignet. Sans abuser de sa force, elle lui lève le bras sans ardeur, sans violence. Pourquoi je viendrais te chercher de toute manière ? Je n'ai personne a allé chercher, Hazel. Enfin si, Monsieur Raisin.
Ce dernier mordille silencieusement la fraise encore jeune, essaie d'arracher des morceaux pour en garder sous le lit, seulement Ava lui attrape le museau pour qu'il cesse. Je te dévorerai entier, Hazel, si tu m'accompagnes. Je mangerai jusqu'au moindre organe et personne ne viendra te sauver. Tu ne seras que des os et une âme que même les Dieux de la mort ne voudront pas. La tête se jette à nouveau vers l'arrière afin de l'apercevoir. Menace déguisée, elle veut qu'il déguerpisse. Avec Mousse car Raisin lui aussi, finira par le manger tout entier.
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Hazel Fabre
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Le genou heurté, le dédain bien vilain aux yeux d'un chat poussé du chemin afin qu'il ne soit pas écrasé. Hazel se fiche bien d'être écrasé, aime à croire qu'il s'écarterait juste à temps et qu'on a nul besoin de l'éloigner. Sa main s'oppose au pied d'Ava rien qu'avec l'aura et sans le contact, car Hazel a beau rêver à voix haute de la douceur de son pelage ne se permettra jamais d'effleurer la louve, pas tant qu'elle ne se couchera pas de son plein gré pour lui montrer sa gorge, son ventre et toute sa vulnérabilité et lui donner la permission la plus explicite qui soit.

Oui.

« Si. », proteste-t-il, car si, c'est une évidence intraitable : il est retenu. « Tu es là. »

Farouche, au moins autant que Monsieur Raisin. Ils se sont bien trouvés. Ils grognent tous les deux, chacun dans sa propre langue. Quels mots choisit Monsieur Raisin pour le repousser ? Sont-ils similaires à ceux de maîtresse ? Hazel s'attendrit de ces féroces petites choses qui le dévoreraient en une nuit.

La louve vante-t-elle l'appétit de son familier ou bien le sien ?

Elle se prétend animal et pas enfant. Hazel la croit, parce qu'il sait qu'elle y croit. C'est pour ça qu'il aimerait lui présenter Sémis, qu'elle trouve en Elle une Mère et qu'elle devienne enfant comme lui, pour qu'ils puissent jouer et grandir ensemble.

Pourtant Ava montre les crocs et gronde : Sémis n'invoque pas plus son amour que Hazel et ses jeux.

« C'est que tu sais alors déjà aimer ?  », demande-t-il même s'il connaît déjà la réponse, seulement pour rebondir et la heurter davantage d'un sourire qui ne part jamais complètement. « J'espère qu'un jour tu me montreras comment tu aimes, Ava. »

Il taquine, il embête, mais il n'a pas besoin qu'elle lui en fasse la démonstration. Il lui suffit de se taire et d'observer, rien qu'un instant rare de silence, la façon dont elle prend Mousse dans ses bras pour lui offrir le sommeil tout contre sa poitrine. Et Hazel s'interroge : son petit protégé est-il bercé ou dérangé par les battements de cœur de la louve ?

Comme il aimerait poser son oreille lui aussi, mieux deviner les émois de celle qui prendrait plaisir à le laisser se réveiller seul si un jour il décidait de faire une sieste à ses côtés. Petit Mousse, espèce de petit veinard. En voilà un traitement de faveur.

« Je sais. », approuve Hazel, qui se penche encore davantage pour tendre la main et caresser le feuillage tendre de son armoussequin, de ce petit bout de famille qui le suit partout et s'arrange toujours pour être plus adorable que lui. « Mais je n'en ai pas envie. Personne ne peut m'aimer aussi fort que lui. Je me sentirais trop seul. »

Dryade qui vit auprès des autres car les arbres ne poussent jamais seuls de leur plein gré et qu'ils finissent toujours par créer des forêts et abriter mille vies aux éclats multicolores.

« Tu n'as qu'à m'aider à m'occuper de Petit Mousse. Il finira peut-être par t'aimer presque aussi fort qu'il m'aime moi. »

Pas trop fort, ou il risquerait de devenir jaloux.

Il y en a déjà un autre, de jaloux. Monsieur Raisin se plaint, Hazel devine les marques qu'il laisse –tant qu'elles ne sont pas sur la chair, il n'ira ni protester ni risquer de perdre ses doigts. Ava de toute façon sait s'occuper de son louveteau fruité : il grimpe en oubliant qu'il a des ailes et puis il renifle Petit Mousse, qui soulève brièvement les feuilles au-dessus de ses yeux pour le dévisager avec curiosité.

« Demande-moi la permission. », réclame Hazel avec le plus fin des sourires, comme si c'était difficile de s'amuser de plusieurs choses très différentes à la fois. Quand apprendra-t-il à se méfier des babines relevées d'Ava ? « Peut-être accepterais-je. », laisse-t-il miroiter tandis que les rides du jeu sur ses joues se creusent. « Si tu es gentille. »

Ils savent tous les deux comme Ava n'est guère gentille. Elle doit gagner le droit de le dévorer.

Elle se permet de le toucher et Hazel tout entier se fige. Morsure toute douce qui ne mord pas ; Hazel remue les doigts comme s'il cherchait à chatouiller l'air. Il n'est pas très confortable, ni très à l'aise, éternellement penché ainsi, alors il se décale pour s’asseoir sur l'accoudoir du fauteuil, dans un mouvement lent qui craint de donner envie à Ava de le lâcher.

Son cœur bercerait très mal son précieux Mousse, celui qui observe à présent avec une vigilance dépourvue de peur Monsieur Raisin et son air gourmand.

« Tu as le droit de venir me chercher », offre-t-il cette fois au lieu de réclamer, dans un murmure tout bas et discret.

À côté, pas d'instinct de survie pour Petit Mousse. Il tend la main vers Monsieur Raisin pour essayer une énième fois de faire sa connaissance mais ce petit vorace n'a d'yeux que pour sa fraise. Il la convoite un instant tandis que la dryade se penche de plus en plus fort, soudainement absorbée tandis que son ombre grandit et qu'il hésite à intervenir, attentif, vigilant, méfiant, et c'est alors lui qui ressemble davantage à une louve.

Mais Ava l'écarte et Mousse couvre sa fraise avec ses deux mains pour créer un mur vert protecteur. Hazel se redresse en silence et l'intensité sans se perdre préfère se transformer, car la vraie louve, celle qui l'est toujours et malgré elle, accroche son regard sans crier gare.

Un œil jaune pour le soleil et un autre marron pour l'écorce des arbres, pour la terre où les graines viennent d'être semées et qui n'attendent plus que de grandir. Hazel aime prétendre qu'il la regarde de près pour être sûr qu'elle le voit en retour sans flou et ne puisse jamais le confondre avec qui que ce soit d'autre.

Il oublie de sourire.

« Et toi, Ava ? », renvoie-t-il. « Est-ce que tu oseras dire aux Dieux de la mort que tu n'es pas d'accord avec eux ? Est-ce que tu voudras de moi lorsque je ne serai plus rien ? »

Oh, les mots pèsent plus lourds que Hazel ne l'a voulu. Non pas qu'il n'ose pas heurter Ava mais plutôt qu'il commencerait presque à se bousculer lui-même et à tester une limite qu'il n'est pas encore prêt à vérifier.

Il retire son poignet et apaise son propre jeu en se redressant enfin, en brisant le contact visuel, en se rappelant comment sourire et comment jouer.

« J'accepterais, si tu m'invitais à venir. Je sais que je ne m'ennuierais pas si je voyageais avec toi. Surtout si tu essayes de me manger en même temps. »

Elle essaierait de toutes ses forces, il sait. Hazel s'enorgueillit de se dire qu'il lui échapperait et que leur jeu durerait pour l'éternité.

« Est-ce que tu accepterais, si je t'invitais à faire des offrandes à Sémis ? », commence-t-il tout à coup à inviter à son tour, même si elle ne l'a jamais invité. Il clarifie même, car il n'aime guère laisser de la place à l'interprétation dans ses mots. « Je t'invite à faire des offrandes à Sémis avec moi. »

Elle refusera, c'est sûr, pourtant il continue.

« Ce soir, avant le couvre-feu. Je comptais me rendre au temple de Sémis. Je suis moins bavard lorsque je prie, promis. »

Cruel et mince espoir, peut-être devrait-il partir quand Ava le menace et l'avertit.


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Le vermeil s'apprivoise ses joues et puis son nez jusque son menton. La chaleur s'immisce par ses pores et le visage feint une grimace décontenancée. Ava a toujours eu du mal à saisir toutes les subtilités des autres, des mots susurrés en ballade, chantés sans en faire jouir le moindre contact chaleureux. Ava, il a toujours fallu qu'on lui tienne la main sereinement et sans bouger pour qu'elle comprenne, les baisers en volutes, du front jusqu'aux épaules afin d'imaginer les étoiles sans avoir à nager jusqu'au ciel.

Tu es là rime comme les vieilles promesses éreintées, des serments crachés contre la paume, à se la serrer sans jamais quitter le regard de l'autre. Ava n'en aime rien, les linéaments se déforment et se brisent dans un chahut qu'elle est seule à entendre, comme des acouphènes soudaines. La louve jette un simple regard à Hazel, les mèches qui dégringolent de l'arrière de ses oreilles -comme un coup du sort affreusement utile, à dissimuler la gêne qui parcourt sa peau blanche.
Hazel ne semble jamais s'arrêter. Elle ne sait plus si c'est elle, qui a le désir de tout manger avidement et sans arrêt ou, s'il s'agit de la dryade et de son appétit pour tout savoir, tout le temps, à poser des questions qui érafle le cœur et fait bondir le rythme dans une rixe effrénée afin de s'en sortir sans mourir.
À force, Ava fera la course à celui qui sera le plus rapidement repu de ces repas inéluctables -quoiqu'elle n'est pas certaine d'en être vainqueur. T'es trop bizarre Hazel. J'aurais beau t'insulter que tu reviendrais quand même japper à mes pieds... Les sourcils se froncent et les phalanges viennent se nouer sous le ventre du petit familier.

Des nœuds se forment partout, dans son ventre là et puis dans son esprit, ils tournent et dansent tant qu'elle n'arrive plus à réfléchir correctement. Tu m'emmerdes avec tes questions réponses, Hazel. La voix tressaute doucement tout en dissimulant la violence qui s'exacerbe un peu plus à chaque jours qui passent, à chaque fois que les caresses vocales l'effleurent. Le livre ne l'intéresse plus, la bibliothèque est soudainement trop silencieuse, elle voudrait en entendre tout le brouhaha assourdissant des adolescents candides, sentir la foule bousculer sa carcasse osseuse et avoir à ses pieds les vagues venues mordre ses chevilles. Seulement, il n'y a que l'ennui et Hazel dont la voix minaude à travers ses oreilles.
Ava ne sait plus quoi répondre pour l'éloigner, il semble que rien ne puisse vraiment fonctionner, même lorsque ses canines viendront perforer le poitrail afin d'en extraire l'organe palpitant. La louve voit rouge désormais, ses doigts tiquent aux mouvements défensifs de Mousse qui ne veut se voir croquer par Raisin, protège enfin le collier de froufrous autour de sa gorge, comme s'il avait dérobé les instincts d'Hazel. Si tu le dis..

Hazel se déplace, il s'assoit sur l'accoudoir et machinalement, par peur d'étouffer dans les effluves sucrées qu'il arbore, se décale afin de laisser de l'espace pour ne pas suffoquer encore. Elle refuse l'invitation d'un coup de tête rapide. Ava ne voulait déjà pas de Monsieur Raisin, lui qui s'est manifestement accroché à elle, lui en veut toujours un peu. Comme si ce n'était pas assez d'avoir la corvée de s'occuper d'elle, dans son entièreté, sans avoir qui que ce soit à appeler le soir pour se plaindre des garçons trop embêtants ou des filles trop jolies qui lui font de l'ombre. Non, elle ne veut pas d'une autre responsabilité, même si ce n'était que pour rire, parfois, tout devient trop vite réel et, ça l'effraie.
Les loups ne demandent pas la permission pour tout avaler. En tout cas, elle n'en a jamais vu dans les contes s'agenouiller afin de jurer que rien ne ferait mal, qu'il trouverait le repos éternel, au fond de son ventre, là où les étoiles ont cessé de briller.
La main enserre toujours le poignet d'Hazel, lui qui semble s'être éteint l'espace d'un instant, elle peut sentir les émotions furtives, Ava. Celles qui se coincent en boule dans la gorge, celles qui font mal aux reins puis celles qu'on ne peut exprimer qu'en sanglots. Le garçon s'est approché trop près, à son tour les traits se décomposent, tombent dans une moue trop expressive.

Les joutes verbales sont ses préférées tandis que les joutes physiques sont sa hantise. Elle a peur de sentir encore le battement des cœurs contre sa poitrine, des cils qui effleurent la peau et des mains contre sa nuque, celles dont la douceur écrasent les maux difficiles. Hazel est toujours trop proche et c'est dans ses mirettes claires qu'elle se perd sans égard, à mordre l'intérieur des joues pour taire les pulsions bestiales, celles qui blessent et qui heurtent.
Dans un souffle tiède, les yeux se baissent puis tournent. Uniquement si tu te tais...
Ava a chaud dans sa robe rouge, le visage cramoisi et le sang semble bouillir. Hazel s'écarte enfin de lui-même et elle peut reprendre son souffle sans avoir à se noyer dans sa propre écume, dans son propre torrent.
Les réponses s'enchaînent, Hazel ne semble jamais perdre le fil de ses paroles, c'est une qualité qu'elle aimerait lui voler, qu'elle espère chiper, lorsque ses dents viendront fendre sa carcasse. C'est réservé aux loups-garous de toute façon. L'aplomb revient tragiquement. La menace déboule en rage fulminante tandis que l'estomac se fait ronger par tous les sentiments qui traversent Ava. Plus sérieusement, tu finirais par te faire déchiqueter. Il doit y avoir mort plus adéquate que celle-là. Sans ciller Ava jette un autre regard à Hazel, le grenat palpitant.

Mais les requêtes s'adonnent, Ava finit par se lever pour laisser la place à Hazel tandis qu'elle vient chercher l'appui du mur, à contrejour, elle préfère encore se fondre là où la lumière meurt. ... Si tu veux. On a un devoir sur les Anciens, j'aurais de quoi m'avancer. Parce que ce serait terrible de dire oui pourquoi pas, je veux bien, ce serait cool. Ava préfère mimer l'animosité, le visage qui bascule de profil pour ne plus avoir à affronter l'insistance d'Hazel et sa présence pénible.

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Elle promet tripes et boyaux, jure de tout dévorer et de ne rien laisser, pourtant le seul rouge qui éclate est celui des joues d'Ava. Hazel est celui qui grignote, celui qui sortira de repu de ce repas –au moins pour cette fois. Il le sait, il en sourit doucement, tendrement, ne cache pas qu'il est satisfait mais montre aussi qu'il veut rester bienveillant.

« Japper à tes pieds. », répète-t-il en claquant sa langue contre son palais avec désapprobation ; ainsi insulté car la louve doit bien mordre pour se défendre à force d'être acculée. Comment le lui reprocher, n'est-ce pas ; non, il préfère se venger. « Je ne japperai pas pour toi, Ava. Mais je peux m’agenouiller, si la vision te plaît. »

Insupportable petite dryade née auprès des fées, qui toujours trouve les mots et toujours voudra avoir le dernier.

Hazel joue, avec Ava, avec les mots, avec ses réactions. Il aimerait se pencher davantage et en dire encore plus mais il se rappelle également qu'en se taisant un peu et en prenant la peine de guetter il y a aussi beaucoup à savourer. Tant à vrai dire qu'il finit par oublier, par trébucher, par se laisser surprendre par ce poignet saisi et qu'il espère naïvement que la louve n'a rien flairé de ce flottement qui lui a coupé le souffle.

« Je me tairai. », promet-il car lorsque le jour viendra où il ne sera plus rien, il sera heureux que quelqu'un veuille bien de lui.

La dryade qui se redresse et parle alors de voyages et commence tout juste à rêvasser que la louve vient tout piétiner.

« Ah oui ? », fait-il mine de s'étonner. « Que se passera-t-il, si tu m'emmènes malgré tout ? Est-ce que tu devras te battre pour gagner le droit d'être la seule à me manger ? »

L'idée ne devrait certainement pas l'enchanter, pourtant Hazel laisse son sourire s'étendre jusqu'à ses yeux rieurs et les idées stupides reprendre leur droit au nom de la légèreté. Que fera-t-il si un jour Ava part et lui demande de venir ? En voilà une question qu'il ne soulève pas aujourd'hui, et qu'il ne soulèvera pas demain, et qu'il ne soulèvera pas avant d'avoir exploré lui-même les soubresauts dans sa poitrine quand la louve heurte son genou ou attrape son poignet.

Bien sûr qu'il ne veut pas mourir. Bien sûr qu'il attendrait sagement en dehors de la cité oubliée. Impossible de prononcer ces mots sans dessiner les traits du réel. Pour l'heure l'esquisse lui suffit.

Alors, à la place.

« Quelle mort me serait adéquate ? », interroge-t-il, plein de curiosité. Oh, il sait qu'il voudra pourrir sous les racines des arbres et hanter les forêts pour toujours, mais il n'a certes pas encore décidé s'il périra sous les crocs d'Ava ou noyé sous les flots.

Tant que ce ne sont pas les caresses des flammes qui font chanter l'horreur et la douleur, Hazel acceptera tout, le moment venu, même s'il dira toute sa vie pas tout de suite chaque fois que moment prétendra être venu.

Aborder les sinistres choses sans pour autant se révéler. Hazel est passé maître dans l'art de son propre silence, lui qui parle à tous mais guère de lui-même. Et pour autant il réclame davantage encore d'Ava et ne s'offusque guère qu'elle s'échappe à la proximité, laisse le fauteuil vide derrière elle et abandonne Mousse au froid de la solitude.

Pas bien longtemps, cependant. Hazel reste assis sur l'accoudoir comme s'il invitait la louve à revenir auprès de lui, au creux du fauteuil, mais se penche et récupère son Petit Mousse dont les feuilles commençaient déjà à frémir d'inconfort. Comme c'est utile d'avoir des feuilles quand il fait si chaud, quand l'air bibliothèque est étouffante, quand Hazel maudit davantage sa chair blessée que le col roulé qu'il porte. Plutôt fondre tout entier que de dévoiler sa propre histoire.

La dryade serre son protégé tout vert contre lui, et Mousse relâche progressivement le bouclier autour de sa fraise pour se laisser de nouveau tenter dans ses doux rêves de figues et de confitures.

Les yeux posés de Hazel se font aspirer par le rejet qui ne vient pas. Nul heurt, nulle violence, seulement un devoir. Il la dévisage comme si elle allait révéler une cruelle plaisanterie, un vilain mensonge, un changement d'avis précipité.

Rien.

L'immense victoire de Hazel se traduit par un unique baiser sur le front de Petit Mousse, qui encore une fois récolte toutes les tendresses simplement parce qu'il a été fort adorable au bon moment, et parce que sa présence est utile à sauver Hazel de la surprise qui le prend de court. Il a préparé les mots pour être dramatiquement rejeté, par pour être accepté.

« … J'allais t'avertir que tu risquais de t'ennuyer, mais finalement c'est moi que tu vas bercer avec tes devoirs. », se rattrape-t-il aux branches, espère-t-il, avec la même habilité que celle de Monsieur Raisin pour toujours grimper jusque dans les cheveux d'Ava et ne jamais tomber.

Les rouages grincent encore, rien qu'un brin, peut-être déjà celui de trop, mais Hazel fait mine de réajuster une feuille sur le visage de Petit Mousse –surtout qu'il ne se réveille pas et ne s'en aille pas jouer plus loin, il a besoin de se distraire.

« Je vais devoir comploter avec tes professeurs. À un devoir une sortie, qu'en dis-tu ? », tire-t-il par jeu, pour tenter la chance plus que de mesure et forcer la louve à de nouveau grogner et retrouver la symphonie qui lui est familière, celle avec laquelle il a l'habitude de composer.

En fin de compte Hazel n'a plus envie de laisser le fauteuil libre au retour d'Ava : il se laisse glisser, se laisse échouer, au centre de celui-ci, tourné vers la louve, le rouge de sa robe, de ses joues, un jour peut-être de ses crocs.

« As-tu déjà prié Sémis ? T'a-t-elle bénie lorsque tu étais enfant ? », laisse-t-il la curiosité remonter, le jeu un tantinet diminué. La faute à Ava, d'avoir accepté, quelle drôle d'idée (quelle belle idée). « Je sais que tu sais déjà tout. Tu aimes trop travailler. Je peux seulement t'apprendre la sensation que cela fait de s'agenouiller- », et rien qu'un instant son regard tombe sur la louve comme un accident, comme un rare mot mal évalué à cause d'une plaisanterie un peu plus tôt. « -dans son temple. »

La perspective se concrétise, Hazel réalise qu'il va amener Ava prier à ses côtés, que même si elle a déjà tout lu à ce sujet il lui fera endurer le supplice de vivre en dehors de ses livres, d'expérimenter par elle-même et de devoir lui répondre lorsqu'il lui demandera ce que cela lui fait.

Oh, ce sera banal et ennuyant, telles que le sont les prières du quotidien, telle que l'est une vie paisible sous le regard maternel de Sémis. C'est une bénédiction en soi, mais une malédiction lorsqu'il s'agit d'avoir envie d'en faire un moment mémorable. Triste sort pour Hazel qui aimerait être moins stressé et dévie alors de la seule façon qu'il sache faire : en provoquant.

« Dois-je à présent te laisser, Ava ? As-tu besoin de solitude avant d'endurer ma présence ce soir ? »

La louve ne peut s'en prendre qu'à elle-même. C'est elle qui a accepté de venir et Hazel est désormais capable de faire mine de partir, de prendre le risque, de se montrer encore un petit peu plus cruel. Oh, la fierté risque bien d'éteindre le cœur de la louve et Hazel ne lui en voudra pas, car pour une fois il pourra s'en aller et savoir malgré tout qu'elle l'attend. Quel plaisir coupable, quel vilain sourire qui défie et sait qu'elle a perdu cette manche.


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L'indifférence s'impose d'elle-même, l'air marbré dans une grimace, un sourire à l'envers et des sourcils froncés. C'est tout son corps qui ressent l'orage de ses adages, le tonnerre gronde au fond de sa gorge et elle voudrait en vomir des flots entiers, de ces maux. Hazel a les manies des chenapans, des fripouilles aux airs angéliques qui pourtant, enserrent les ravins qui se forment autour des épaules, là où les os se meuvent dans des passions ardentes, là où il faudrait des siècles pour qu'Ava ne daigne en laisser qui que ce soit l'effleurer.

N'est pas adepte qui le veut, Ava dans une vie qu'elle n'a jamais savouré, s'est souvent plaint des Anciens, ceux qui ont déserté comme des lâches, qui n'ont pas protégé ses propres anges qui se sont éteints à l'approche du soleil, brûlés tout entier, consumés sans avoir suffisamment vécu. Si tu t'agenouilles, je te ferais mordre mon genou, juste là, dans ton nez. D'un coup de menton elle désigne le visage d'Hazel, là où le nez fin s'aligne parfaitement dans une frimousse presque consacrée. Si de son dos ses ailes avaient été larges et saintes, elle n'aurait certainement pas douté. Aujourd'hui encore, Ava se dit qu'Hazel n'est pas né correctement, sous les bons auspices. Lui pourtant dira que c'était sa destinée, qu'il est bien né, que c'est bien, comme ça. Alors Ava préfère se taire et fait tinter les os pour se débarrasser de la gêne et du dégoût.
Le contact abrasif de sa chair contre la sienne a fait rouler en perles nacrées sous ses paupières les envies tumultueuses, celles adolescentes, celles qu'il faut taire, celles de s'imaginer ailleurs, dans les bras d'un autre, d'Hazel, peut-être, non.
Malgré sa réponse honnête, la louve lui jette un bref regard, sans ses lunettes elle arrive à bien voir pourtant, elle ne distingue pas toutes les fossettes qui parcourent les angles que forment son sourire et ses yeux rieurs, elle ne peut en deviner que les mèches claires qui s'écroulent par là et ici.

Un instant, lorsqu'elle écoute la dryade elle se le demande aussi -qu'adviendrait-il d'Hazel s'il venait à pénétrer les lieux sacrés, là où les corps s'échancrent afin de devenir affreux, là où les pattes sont si larges qu'il faudrait cents hommes pour en retenir la force, là où les canines affûtées percent la trachée des biches et comme trophée d'inapte, font des peaux une fourrure à eux afin de berner le monde, de paraître doux, de taire la violence innée.
Hazel est une biche, un agneau, un être dont les courbes osseuses ne feront que déchainer l'envie de ces prédateurs. Alors elle conçoit l'inconcevable. Devrait-elle protéger son corps grêle, en entourer toutes les rondeurs émaciées afin que personne ne puisse un jour en apercevoir le cœur qui scande les psaumes délicats ? Non, je te laisserais crever entre les crocs des loups féroces. Je ne suis pas sûre que d'ici là, j'arrive à me revêtir de ma fourrure.
Honteusement elle le murmure, ce n'es guère un secret ici, pourtant ça lui fait toujours mal de le dire à haute voix, à se souvenir des sensations doucereuses que forment les doigts lorsqu'ils crapahutent à travers sa chair velue.

Le don facile, il l'a, Hazel. De détourner les sujets, de faire taire les flammes comme de les faire grandir, de faire tout brûler. Guillotiner. Et il faudrait enterrer ta tête profondément dans la terre pour être sûr que tu ne puisses plus jacter. Ava se reprend, abandonne la candeur qui l'avait gagné par les souvenirs et les fausses tendresses. Elle a la voix un peu plus grave, un peu plus rauque, plus mordante. Ou peut-être qu'on devrait accrocher à tes chevilles des pierres, comme on faisait pour les sorcières, et te laisser couler au fond d'un lac. Ava mime la nage avec ses mains, le plongeon et puis la mort.
Malgré tout, malgré eux, elle ne s'est pas imaginée un instant pourrir dans les bras de Than. Elle n'aurait pas accepté, aurait fini par se faire pourchasser jusqu'à épuisement et Than, dans son infinie cruauté lui aurait dérobé la vie. Les Dieux sont cruels et c'est pour ça qu'Ava n'en a jamais eu la moindre sympathie. Elle s'accommode d'une présence minime, à les imaginer jongler dans un Olympe à eux, celui qui s'éloignent des Hommes.
Et parfois, elle aurait aimé naître Homme, là où les soucis sont les inquiétudes de trouver un travail et de fonder une famille, pas celui des angoisses perpétuelles de ne jamais devenir qui il faut, de finir par se dévorer entière.
Sur son fauteuil Hazel à les mains baladeuses, à miroiter partout contre le feuillage de chair de Mousse tandis que lui se dérobe de ses protections car il n'y a plus de danger, maintenant que contre Ava, Monsieur Raisin s'est frayée un chemin sous la robe. Il glisse par la jambe, remonte jusqu'au bassin avant de soulever l'aisselle d'Ava afin d'observer Hazel. Discrètement sans vraiment l'être, la louve finit par appuyer le coude contre une des étagères. Tu n'es même pas un cancre que tu détestes les devoirs. Tu devrais retourner vagabonder dans les forêts, à parler aux petits animaux magiques... Dans une grimace dégoulinante, Ava finit par rouler des yeux pendant qu'Hazel prend la place dans le fauteuil, Mousse tout serré entre ses épaules, au centre de la poitrine, à baiser son front. C'est une habitude qu'Ava n'a jamais entretenu avec Monsieur Raisin, trop habituée à lui grogner dessus et à se faire grogner en retour.

Il grimpe doucement sur la dentelle, tourne autour du biceps fuselé et termine sa course sur l'épaule, à gratter la mâchoire où les coins se délimitent en angles parfaitement droits. Arrêtez Monsieur. On peut entendre le familier râler, taper ses petits pieds là où les trapèzes s'étirent doucement afin de paraître plus décontractée. Quoiqu'elle ne le soit pas, loin de là, à observer Hazel et son visage scindé en deux, entre la lumière du soleil et l'ombrée des bibliothèques. N'exagère pas non plus. Je t'ai accordé deux fois ma bénédiction, ça ne veut pas dire que je vais tout accepter. Parce que ce serait mal connaître Ava que de l'imaginer japper entre deux cours, à prendre le chemin des divergences, là où tous ses sens sont en ébullition, où elle ne pige rien que le brouhaha des camarades heureux.
Hazel a perdu de sa superbe, là, roulé sur lui-même, au creux du fauteuil où les adolescents passent leur temps à se rire au nez, à s'enlacer, à baver sur les autres. J'avais des effigies quand j'étais enfant. Les bras finissent par se plier, parce qu'elle veut se protéger de l'invasion du garçon, de son regard sur elle, de ses questions qui tournent en boucle dans sa tête, à raviver des afflictions qu'elle avait pourtant bien dissimulé, par-ci et là. Je ne crois pas, qu'elle m'ait béni. Qui voudrait bénir des loups-garous Hazel ? Tu devrais réfléchir un peu plus. Non, elle, si elle faisait partie des âmes éthérées, tout là-haut, elle n'aurait jamais accordé la venue de ces drôles de chimères sur Terre, elle en aurait exterminé jusqu'aux derniers pour que jamais, il n'ait à subir leur propre faim.
La subtilité des autres n'a jamais été son fort, Ava croise le regard brillant d'Hazel, là où les étoiles dansent en ronde. Faut-il vraiment poser genou à terre pour obtenir les faveurs de cette Mère ? Pourquoi, comme lathei, n'accorde t-elle pas simplement le baiser sur le front et le mystique pour la vie ? Ava se le demande et ça l'a fait doucement sourire, de l'entendre se faire brimer de Madame-je-sais-tout, parce que c'est vrai, c'est plus fort qu'elle, de vouloir tout savoir, tout deviner. Peut-être aurait elle été moins affreuse si son père avait été Thénos ? Tu parles beaucoup de s'agenouiller, t'es vraiment un drôle de type Hazel. On te donnerait les louanges de Mère Chaos alors qu'en réalité t'es vraiment un [style=8]pervers[/style] Ava le sourire grand, trop grand pour retenir le rire moqueur tandis qu'elle dissimule toute sa face entre ses paumes. C'est peut-être à cause de Fennela et de Lochlan, de Bellamy et d'Eurydice, de tous ces élèves qui parlent trop souvent de choses qu'elle trouve dégoûtante que l'idée lui a fleuri dans l'esprit. Les phalanges s'écartent, dévoilent les prunelles où la malice s'est greffée. Pourquoi ? Je suis ta maîtresse et tu es ma chose ? Tu fais ce que tu veux, je m'en fiche.

Ava retire finalement les mains de son visage, lui tourne le dos et fait mine de chercher un livre. Les sens encore en émoi, elle préfère ignorer toute la carrure d'Hazel.

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Les belles menacent qui se succèdent, qui se heurtent à Hazel qui joue et se demande si elle est en train de l'imaginer se râper les genoux plutôt que de redessiner les lignes de son nez. Ava mélange le rouge des effarouchés et les crocs dévoilés de ceux qui en ont eu assez ; alors Hazel laisse couler, cette fois, guère insulté et seulement amusé. Il souffle doucement, trop doucement pour faire semblant de se sentir en danger.

Mais jamais le jeu ne s'arrête avec Hazel, surtout quand il s'amuse aussi bien et qu'aucune ligne n'est tracée avec fermeté. Ava s'écarte, prend le temps de respirer mais ne dit pas non, alors la dryade surveille et se permet.

Elle le laisserait mourir auprès des siens. En voilà une louve qui manque de territorialité ; en voilà une réponse qui ne satisfera pas Hazel. Difficile toutefois de creuser, il préfère l'encourager à l'imaginer mourir. Bâton tendu bien en évidence et qu'elle saisit fermement de sa mâchoire avant de secouer de toutes ses forces. Oh, Hazel n'aimerait pas lui confier les choses fragiles, elle les casserait, féroce et maladroite comme elle est.

« Empêche-moi aussi de hurler. Bâillonne-moi, sait-on jamais. Prie pour que je n'aie pas appris la magie de télépathie depuis. », glousse la dryade sans s'émouvoir de son sort. Il réfléchit d'une expression rêveuse qu'il ne devrait pas avoir le droit de porter ; à quel point les tragédies du passé sont-elles capables de désensibiliser. « Je ne mérite pas de mourir comme une sorcière. », conclut-il avec beaucoup de sérieux. « J'ai trop de respect pour elles. J'aurais aimé devenir un chat un jour. »

Il caresse lentement son Petit Mousse au niveau de la tête –comme Fenella caresse Arabella, copie conforme de tendresse. Il écoute les mots d'Ava qui veulent l'égratigner et regarde Mousse pour faire croire que l'entièreté de son affection lui est en cet instant dévoué (alors qu'il faudra bien un jour apprendre à Mousse à partager. Ce ne sera pas dur, il est si parfait).

« Si je m'évade suffisamment longtemps, je pourrais peut-être réellement apprendre à leur parler. C'est tentant. Mais je risquerais de te manquer. Ou de te kidnapper. »

Et quel serait le pire alors, entre le manque et l'enlèvement, Ava ? Les pensées ne franchissent pas les lèvres étirées de la dryade, qui préfère s'essayer à ses premières tentatives de télépathie et dévisage intensément chaque trait se tordre et se froncer.

« Bien sûr. », glisse-t-il, Hazel qui aimerait lui prendre toutes les bénédictions qu'elle a à donner, et tant pis si elles ne sont que deux, et parfait si elle lui refuse les autres. Pas trop vite, ou cela deviendrait effrayant même pour lui.

« Détrompe-toi. », contredit-il l'instant d'après, car Ava rugit comme les siens, ceux qui n'ont pas l'habitude d'être accueillis, et que Hazel sait mieux que cela. « Sémis et Phys aiment jusqu'à ceux qui essayent. »

Hazel se redresse, soudain moins confortable dans ce fauteuil dans lequel il aurait pourtant pu rester affalé longtemps à regarder Ava se dépêtrer. Il révèle du bout de la langue, bien vite, sans s'attarder.

« Dans la communauté où je suis né, avant de venir ici, nous vivions avec des loups-garous. Ils vénéraient la nature et ils étaient bénis comme nous. Je les embêtais comme toi, mais je crois qu'ils me supportaient aussi mieux que toi. »

Hazel qui depuis toujours vit ici, à Nas'wël ; vraiment ? Personne ne lui a demandé, et jamais il n'a rectifié. Dryade qui déteste mentir mais se complaît sans culpabilité dans le silence et les angles morts des évidences, des hésitations, des interprétations. Ils sont peu à savoir, plus rares encore à se trouver dans l'ombre de son secret.

Ava sait déjà comment les remettre sur le droit chemin. Le sourire de la dryade s'étend et il finit par montrer les dents, par accident, et s'amuse tellement qu'il est obligé de porter une main devant ses lèvres pour ramener un peu de pudeur.

« Allons, Ava. Quel genre de pensées t'envahit alors que je parle de prière ? », réprimande-t-il avec les cloches du rire dans la voix, si peu convaincant dans son hypocrisie pas très secrète.

Quelques mots de trop et il finirait par culpabiliser, Hazel, par avoir l'impression de se servir de Sémis pour corrompre l'Amour qu'Elle porte. Si peu étonnant qu'elle se détache de ceux qui ne sont plus des enfants, Hazel ne pourra que s'excuser ce soir et promettre de faire davantage attention à La laisser à l'écart de tout cela la prochaine fois.

Les crocs d'Ava claquent et le rire de Hazel éclate. Quelques têtes se tournent, un shh retentit et rappellent qu'ils ne sont pas seuls dans ce faux temple et leurs fausses prières. Hazel adresse un sourire désolé aux dérangés, et c'est le signal pour lui de se lever avec dans ses bras, toujours, son protégé.

« Tu as raison. Je décide dans ce cas tout seul de m'en aller. »

À contrecœur et pourtant trop joueur. Pour une fois qu'elle ne lui dit pas de s'en aller, Hazel choisit de profiter de l'occasion qui lui est donnée. Va-t-elle se languir, se demande-t-elle comme lui comment cela va se passer, si elle aimera s'ennuyer avec lui, si elle aura envie de lui de lui donner d'autres bénédictions ?

« Je viendrai te chercher, comme toujours. Ne m'oublie pas ce soir, Ava, tu me briserais le cœur. », prétend-il avec tout le dramatisme qui cache un tout petit bout de réalité.

Qui serait-il pour lui interdire de changer d'avis, de prendre ses jambes à son cou, de décider en fin de compte qu'elle n'a pas envie. Oh, il n'a plus qu'à prier Sémis qu'elle aura pitié de lui.


Ava Miller
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Le brouhaha d'Hazel s'intensifie, elle peut en sentir les affres griffer sa peau, le bruit blanc clapir dans ses oreilles et les effets fantasques de l'air humide sous sa peau. Les petites rainures qu'infligent Raisin sur sa peau donnent envie de gratter jusqu'à s'en ouvrir les veines, jusqu'à qu'en torrent libidineux, le sang se déverse.
Ava n'a personne a protéger des siens si ce n'est elle -elle aussi, se ferait avaler goulument si pendant la pleine lune ses instincts sauvages crevaient à ses pieds, comme font les vagues d'écumes au petit matin, à se faire souffler par le vent. Hazel finirait en charpie, mélangé au cadavre d'Ava, les tripes formeraient peut-être des pans délicats, les cœurs calculeraient le tempo exact pour se maintenir en vie, suffisamment longtemps pour que Mires viennent à eux, que Pers et Than les laisse tranquilles.

Ava imagine l'enfer que deviendrait sa vie si on parvenait à en lire les segments noués, ce serait honteux, terrible, effrayant, tragique, pitoyable. Il y aurait des tas d'émotions ficelées en pelote de laine, des souvenirs si flous qu'une loupe ne serait pas suffisante pour en déceler les détails exacts. Alors Ava lève doucement les yeux vers le plafond afin de regarder Monsieur Hiboux se promener, à vérifier qu'entre les allées, les adolescents ne s'amusent pas des baisers échangés. Si un jour ça arrive, je te tuerais une seconde fois, Hazel. Je préfère te voir mort encore et encore que t'autorisais à lire ce que je pense à longueur de journée. Tu n'as aucune notion de vie privée ou quoi ? Raisin grogne et hoche la tête. Il n'a rien saisi de ses mots mais acquiesce avec sa maîtresse. Même lui est d'accord. Et ce n'est pas tous les jours qu'elle peut s'estimer heureuse de voir Monsieur Raisin agréer. Parce que tu penses que d'autres méritent de mourir de la sorte ? N'est pas chat qui le veut. Les éclanches vagabondent dans l'air, c'est certain qu'Hazel, sur un bûcher aurait hurlé de le sortir de là, à geindre et à implorer sa déesse. Ava, elle aurait accepté son sort, l'impunité des Hommes.

Non, tu parles trop, ils en auraient marre d'entendre ta grosse voix.. Dans une grimace candide, Ava passe doucement une main sur sa joue et observe Hazel. Encore et encore, son visage prend des couleurs peu clémentes, celles qui parcourent tout le corps sans même le vouloir. Les mains moites, Ava en retire l'abrasif contre le bas de sa robe. Alors j'irai à la police pour me plaindre de toi. Je dirais que tu m'as capturé pour faire de moi un festin pour tes petits animaux affreux. Si Fenella et son entourage semblent majoritairement férues d'animaux, magiques ou non, Ava, il en est fort le contraire. Si son empathie ne s'arrête qu'aux félins et aux canidés, les autres bestioles, elle a souvent eu du mal à s'y attacher -Monsieur Raisin le premier. Désormais, malgré les râles constants, elle ne se verrait pas sans lui.
Petite louve n'a connu que ses parents comme loups-garous, petite louve n'a eu qu'eux comme exemples sacrés. Les exemples de meutes, elle n'en connaît des ébauches qu'à travers les livres et les films, ceux qui font croire qu'ils sont unis pour la vie par un lien intangible, presque béni. Non, Ava ne veut ni de la bénédiction de Semis, ni de Phys. Elle préfèrerait avoir celles de Mires, elle connaît sur le bout de la langue toutes ses légendes. Tant mieux pour toi, pour eux.

Si les rires se sont entremêlés comme le font les âmes en perdition, Ava a bien vite retenu les leçons qu'elle s'incombe. Le sourire s'est retourné et son dos est raide, si raide que ses reins claquent et font mal. Je n'imagine rien, c'est toi qui dit des choses sales et tu espères que je n'y réagisse pas. Hazel, tu es comme tous les garçons. Obsédé. Et elle insiste sur le dernier mot, parce qu'il lui semble qu'Hazel avec ses abords tendres, devrait peut-être songer à calmer ses ardeurs s'il ne veut pas finir en lamelles.
Dos à lui, à valser doucement entre les livres elle finit par se tourner afin de le regarder. Par soucis d'égo, pas par désir, elle le regarde. Alors pars. D'un coup de main, elle chasse l'adolescent, brasse l'air. On verra si je suis de bonne humeur ce soir. Et puis, ce serait amusant, de te voir le cœur en miettes. Un large sourire se dérobe sur son visage, quoique faux, c'est toujours un sourire. Finalement, elle retourne s'asseoir au fond de son fauteuil, un livre concernant Semis cette fois-ci, tandis que ses prunelles colorées observe la démarche fragile d'Hazel qui s'éloigne -enfin.


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