Supernova
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They thought to use and shame me but I win out by nature, because a true freak cannot be made. A true freak must be born.
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Bellamy ⊹ Don't listen to my music, don't lie in my bed
Eurydice Courbedor
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Eurydice Courbedor


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Les ongles, vernis argenté et écaillé, sont crochetés aux lattes du sommier. Ses yeux écarquillés, des iris bruns langoureux moirés d’or, se bordent de minuscules larmes d’effort et déforment son visage, le nez qui rapetisse et les lèvres qui ne forment plus qu’un seul pli pâlissant. C’est pour retenir l’éternuement prodigue qui enfle ses côtes de quelques centimètres, la serre encore plus étroitement dans sa cachette. Elle a l’impression qu’elle pourrait exploser et —c’est plus fort qu’elle — ne peut s’empêcher d’imaginer les vaisseaux sanguins éclatés, les particules désarticulées de la chaire et les organes démantibulées postillonner à la manière des muqueuses qu’elle retient avec acharnement.

Dice connaît beaucoup d’intrusion de son esprit par elle-même. Elle s’admire d’être capable de laisser les choses dégoutantes ou incongrues se balader dans sa cervelle comme on laisse les bons amis trouvés tout seuls la porte des toilettes. Parfois, avec orgueil, la blonde imagine qu’elle est le havre de paix de toutes idées affreuses qui sont chassées avant d’avoir été écoutées. Les parasites malodorants de la tête des autres, Dice veut bien leur servir leur thé,
la discrimination originelle c’est le bien contre le mal.

Léger sourire. Au même moment, instant le râle de ses ennemis lui parvient de derrière la porte, une onomatopée soupirée et crachée avant que ne gesticulent les souliers. Ils s’assourdissent peu à peu et avec eux creusent des fossettes dans le sourire de la stellaire, des gencives roses. L’impunité est meilleure encore que le tour qu’elle vient de leur jouer.

Les muscles se délassent. Les os de ses épaules saillent dans l’encolure d’un t-shirt trop grand. Ses mèches blondes s’étalent sur l’arête de son nez et dans la poussière pelucheuse.

Elle rit. Fort. Les deux mains sur son coeur pour en savourer les papillotements encore affolés. Les yeux grands ouverts sur les coutures qui cisèlent la forme du matelas.

Bellamy va revenir. Elle pourra mordre ses chevilles avec ses mains. Raturée avec sa voix l’imitation d’un gargouillis de mort-vivant, avant de se hisser hors de l’abri pour se tenir bien devant.

Elle dit. J’étais crevée Bel. Comme un rat. J’étais crevée là-dessous. Elle essuie son visage avec toutes les paumes, écrasant une partie du mascara sur la commissure de ses cernes au passage. Eternue sur le bel uniforme, le corps agité d’un sursaut nerveux. Je pensais que la chambre d’un mec ça puait la transpi. Coup d’oeil suspicieux, c’est le souci des célestes, ils ont l’apparence exquise d’individu sans faille. Alors ? C’est où que tu caches tes capotes et revues pornos ? Elle le regarde par en-dessous, ce qui n’est pas difficile puisque la cime de son crâne arrive péniblement à mi-hauteur de ses côtes.

Et pas la peine de mentir. J’ai des siècles devant moi pour les chercher. Elle insiste sur le mot siècle en appuyant fort son index au milieu du thorax du garçon. Il lui semble que c’est un endroit faible. C’est comme le coeur d’une cible, là où s’encastre les mots, les doigts, les flèches, en traits définitifs. J’ai pris des bonbons qui piquent pour Bella.

Un sourire doux et la môme lui fourre dans les mains un petit paquet de dragée roses et blanches emballées dans un tissus de la même texture que les moustiquaires. Des bonbons de baptême.
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Bellamy Norén
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Dans une démarche lancinante, les souliers traînent et font geindre le sol, les amis du céleste tapent les reins de ce dernier afin qu'il lève les semelles, qu'il arrête de faire couiner les carreaux parfaitement cirés.
Bellamy ne se rend même pas compte du bruit qu'il inflige autour de lui, absorbé par ses idées, à tirer sans gêne à la limite des rainures de ses plumes. Il déteste la sensation brûlante qu'il s'inflige et dans un temps qu'il apprécie tant, il ne peut s'empêcher de profiter des frissons qu'il absorbe à travers toute sa chair.

Au tour des détours entre les cours, il a gardé le silence. Le monde est calme si on l'ignore suffisamment, qu'on en oublie rapidement les échos barbares des adolescents qui n'ont de cesse de crier. Bellamy a accroché les omoplates au mur, c'est désagréable de pouvoir discerner les os, d'en sentir la mouvance contre les parois.
Inébranlable, ou presque, Bellamy sort enfin de sa torpeur lorsque le Hampignon de son ami lui mord la cheville, réflexe affreux mais qu'il doit retenir, la jambe ne flanche pas et le céleste râle, se plaint, se met à rire.
Il déploie correctement le dos et dans toute sa longueur phénoménale, afflige un coup d'aile à son compère avant de se diriger vers les dortoirs. Il a besoin de calme mais surtout de repos, la session de sport de ce matin l'a épuisé, plus qu'il n'aurait imaginé.

Il bouscule la porte sans mépris, quoi qu'accompagné d'un souffle long et rauque. Panache est dans un coin de la pièce, à bouquiner tandis que de temps en temps, il lorgne sous le lit. Eurydice ne l'a certainement pas vu, camouflé entre les vêtements immaculés. J'espère que tu t'es pas trop emmerdé, Panache. Tu aurais dû venir ce matin, le cours était cool.
C'est un regard en coin, bref, qu'il jette à son petit familier mais les réponses sont toujours les mêmes -silencieuses. Alors à la place il dégage ses baskets et se rapproche de son lit afin de se débarrasser de son gilet et sursaute lorsque des mains friponnes dérobent les rondeurs qui se forment en bas de ses mollets. Dice putain ! T'es bête ou quoi ?
Réflexe oblige, moins affreux que sentir la douleur lui affliger l'épiderme, il recule, sursaute, souffle, la main sur le cœur.
Soudainement, entre un sourire dérobé et des paupières mi-closes, Bellamy se met à rire et écrase à son tour ses propres paumes contre son visage pour en dégager toute la vulgarité et l'épuisement. Et t'es toujours en vie, pour mon plus grand malheur. Fausse plainte, une main qui vient doucement caresser la tête de la stellaire avant de lui tirer quelques mèches folles. Si les mecs que tu fréquentes sont des gros cochons, j'y peux rien. Dans mes tiroirs tu ne trouveras que des livres qui te font bosser les méninges, pas les poignets. Et pour plaisanter plus fort, il brasse l'air le poing fermé.

Eurydice a des siècles devant-elle, Bellamy aussi, Fenella moins, Arabella aussi. Alors il songe s'il pourra vivre sans elles, voir son enfant mourir avant lui, que ce serait tragique. Comme si elle en avait pas assez, des gourmandises. Entre les chorsières à la nurserie et les autres.. Sans méchanceté, il dérobe de ses mains le petit sachet rose, ceux des mariages des Hommes. J'espère qu'elle va aimer. Et sinon, tu foutais quoi dans ma chambre ? Comment t'es entrée, même ? Bellamy se questionne, les sourcils haussés et les bras croisés. Un rire et puis un autre, il retire ses baskets en soufflant et s'installe sur son lit. Son colocataire n'est pas là pour quelques jours -problème à régler chez sa famille, même si ce n'est pas supposé être autorisé, apparemment, il a eu le droit. C'est Panache ? Ou t'as crocheté ma serrure ? Si c'est le cas je me gênerais pas pour aller me plaindre.
Droit comme un piquet sans être juste, Bellamy ment, pour le plaisir d'en rire. Il n'oserait pas dénoncer la petite stellaire.
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Bête, bête, bête.
Dice n’est pas fâchée. Voudrait qu’il le grince un peu plus fort, les sourcils froncés, à la manière de ces ancêtres sévères dont on peut voir la figure d’albâtre au milieu des manuels. Elle sentirait sûrement sa gorge s’assécher, ou, plus exactement, relèverait la lente déglutition de salive à l’arrière de ses amygdales.

Bel. Sa peau brille d’un éclat frais et la crinière exhale encore l’odeur des douches. Dice étudie cette silhouette affuté par l’exercice matinal et les rires, à contretemps du timbre mi-railleur mi-excédé, qui s’en égrènent. Dice aime que les traits du céleste raconte l’inverse de ses lèvres. Elle y pense en regardant un écrin de sa chevelure frotter et s’étirer entre les phalanges du garçon comme si ça lui appartenait. Les ricanements qui secouent sa glotte ressemblent à des hoquets incompressibles. Quel sérieux ! son poignet dégringole du torse pendant qu’elle tapote le sol du bout de sa converse noire, la semelle est bariolée d’étoilées dessinées au stylo bic. Quel ennui ! assenée avec humeur et malice. Ne soit pas naïf. Les filles sont tout aussi libidineuses, tu sais.  Et les magazines d’images ce sera toujours plus poétiques que la barre de navigation de Jacqueline et Mimolette.

Elle déserte la proximité de Bel, grimpe avec ses baskets sur le bureau dont elle soulève avec précaution les cahiers. Calée en tailleur contre le mur, un agenda coincé entre le nombril et les cuisses et ses deux mains occupées à faire tenir tenir ses cheveux en chignon à l’aide d’un feutre, elle ouvre au milieu.

Ses sourcils se haussent de plusieurs centimètres, elle regarde successivement le registre et l’ange, une petite main en paravent du o magistrale de ses lèvres.  « Papa ne dénoncera jamais Dice parce que, s’il le fait, les chthoniennes mangeront son coeur. » Petite respiration pour éviter de juste rire à en irriter même Panache. Mais si ce n’est pas toi… C’est… C’est Bella qui utilise ton agenda comme journal intime ?! les doigts qui étreignaient les lippes viennent serrées le plastron de la chemisette à l’endroit du coeur. Elle serre ses cils forts, jusqu’à avoir mal, jusque’à les sentir devenir tièdes et humides. Par Onos l’intemporelle, elle sait déjà écrire… quel petit cochon prodige ! et Dice, mut par l’électricité, mut par la violence de ce qui part de ses talons à son crâne, se lève, raide comme un piquet et jette l’agenda dans le coin de la pièce.

Les larmes, une ou deux gouttes d’émotion factices, ont disparu, ne restent que les sillons brillants qui sécheront avant qu’elle n’ait fini de parler. C’est quand même pas ma faute si les Ceres ont la patience d’un pois chiche. La blonde écarte les pieds, se penche légèrement en avant. Le sol n’est pas si loin. Elle pourrait se laisser tomber dans une faille, espérer se retrouver les omoplates confortablement blottis contre le matelas, mais elle pourrait tout aussi bien rester accrochée aux tuiles derrière la fenêtre, au bon vouloir du céleste. Ils font les malins là… Elle mime une moue snob, la commissure des lèvres tordues vers le bas et les sourcils rapprochés au point de former des rides verticales. Oui… Galadriel, les vacances au ski dans ton chalet himalayen c’était si ressourçant… une voix empruntée à ce qu’elle imagine être le summum de l’obséquiosité, la jeune femme époussète pour de faux le tissus à ses bras. oh, je crois bien que ça m’a rendue encore plus intelligent ! Je croyais cela impossible …! Elle range son char, tire la langue et soulève la peau au-dessus de sa paupière, la membrane rose et veinée de bleue s’exhibe insolemment.

Dice bondit cette fois du bureau sans sentir ses genoux craquer ou gémir comme ils le font lors d’autres bonds plus hasardeux. Les deux pied par terre, elle marche sur le Norén et fourre ses doigts au fond des poches du jeune père. Tu devrais me donner une récompense, pour une fois que je botte le train de quelqu’un qui le méritait vraiment. Elle grogne à voix mi-basse, déterminée à trouver sa médaille par elle-même.
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Dans le dédale des dents qu'Eurydice montre, Bellamy à son tour fait chevaucher les siennes dans un sourire éclatant. Il a les mimétismes de ses camarades, d'hausser la voix quand ils le font et de maniérer la même hilarité.

Bellamy relâche la pression de ses phalanges épaisses entre les brins soleils et croise les bras. Il n'est pas certain d'accorder de la faveur à son argument. Le poétisme, il pourrait en trouver entre les courbes féminines et les reins cassés, la nuque à l'arrière et les paupières vermeilles.
Bellamy est ennuyeux, il n'a jamais saisi l'engouement de ses camarades et les baisers à foison contre la hauteur de ses pommettes anguleuses. Et toi quelle bêtise Dice. On se complète comme un puzzle. Afin de mimer l'emboîtement des pièces, ses doigts s'imbriquent les uns dans les autres et ne laissent aucun espace. Tu t'y connais drôlement. Et t'en connais des mots coquets. Qui t'as appris ?

Eurydice instaure la proximité de sa propre initiative et Bellamy à son tour, recule pour chercher dans ses étagères parfaites de quoi couvrir ses bras. Il ne dit rien lorsque la semelle crisse contre le bureau, là où les cahiers sont rangés dans un ordre intact, du rouge au bleu, dans l'ordre de l'alphabet et des matières qui s'alignent. Il sent sa chair frémir, à peine, quand elle s'empare de ses affaires s'en demander. Il a beau y être tant habitué, les frissons parcourent toujours tout son corps. Tu finirais en charpie, c'est Mal-ba qui viendrait te dévorer tout entière. Bellamy mime la grimace affreuse, l'envie de gerber en enfonçant deux doigts dans la gorge.
Les chtoniens ne l'intéressent pas. Il ne s'en remet qu'aux Anciens, à ceux qui se soucient d'eux comme des enfants.
D'un pas lent mais décidé, Bellamy vient s'asseoir sur sa chaise, face à Eurydice, les jambes tendues et les bras contre le bas ventre. Merci pour mon agenda. On devrait lui demander ce qu'elle préfère alors, la poésie des images ou les vidéos. Elle en raconterait des choses, dans mon agenda. Bellamy se met à glousser et jette un bref coup d'œil à son pauvre carnet, vautré dans un coin du mur, derrière des boîtes qu'il doit encore ouvrir.

La stellaire ouvre enfin son clapet pour une bonne raison. Une autre que de dire des âneries. Et Bellamy écoute attentivement tandis qu'il lui attrape les chevilles pour qu'elle bascule vers la droite et puis la gauche.
Madame clabaude sans difficulté, enchaîne les railleries comme si elles étaient inscrites au marqueur dans le fond de son ventre.
Elle finit sa danse et se lève, théâtrale. Alors ses talons le font pivoter afin de la suivre. Ce n'est pas son genre, de se battre sans raison. Il aime parfaire son air démesuré et sa véhémence pour des joutes affreuses, mais jamais gratuitement. Ah oui ? Bellamy arbore la face des ingénues, comme si il n'y croyait pas, que ce n'était définitivement pas elle qui était coupable de tous les maux.

Le spectacle n'a de cesse de se garnir de jérémiades et de grands mouvements. T'es vraiment affreuse Dice. Tu vas finir par te faire détester par toute l'école et un jour, je ne pourrais même plus te défendre. Faussement attristé, il laisse la demoiselle lui marcher sur les pieds -il râle un peu et recule, lui glisse un coup derrière les genoux afin qu'elle bascule, qu'elle tombe presque. Bravo Dice d'avoir cassé le nez d'un petit con ! Maintenant, il faut prier pour qu'il ne finisse pas par venir te trouver ici. Panache et moi serions obligés de te remettre à la police.
Son poitrail se bombe sans fierté, ses ailes restent fermées le long de son échine et il se marre. Les moments avec Eurydice sont comme les nuits où les étoiles tombent du ciel en trombe. C'est suffisamment magiques pour s'en souvenir.

Le céleste se relève et vient bousculer la stellaire, lui tire les cheveux et lui attrape les mains pour la faire doucement danser en riant. Qu'est-ce que tu veux ? Une médaille ? Un trophée ? Non, je devrais faire mon master sur ton comportement de déglingué. La langue se tire et il n'a besoin que de baisser les yeux, afin de la regarder.

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Les crins miels libérés, Dice ferme brutalement les paupières pour étirer la sensation encore tiède sous son crâne. Bel imbrique leur identité sous le bout de ses doigts. Elle pourrait rétorquer que les siècles d’ennui qui les attendent méritent au moins le panaché de leurs erreurs. Encore et encore. Surtout ne faire aucun mystère sur l’ardeur qu’elle y mettra. Elle pourrait mais la suite étire un sourire, toutes les canines dehors, bien plus alléché. Ouvre un oeil rond. Puis le deuxième. Pousse le vice jusque’à étirer sa langue des incisives jusqu’au bord des babines. Tu me demandes qui est responsable de ma vaste culture sexuelle ? Avec toute la nonchalance du monde. C’est clair que c’est pas un truc qu’on apprend dans un grimoire. Petit rire faussement contrit, elle laisse peser un regard stupide sur le céleste. Elle s’appelle Zarhai sale pervers. Et crois-moi, nous aurions tous, beaucoup à apprendre d’elle. Dice feint un air révérencieux, les paumes jointes, mais la grimace méchante. …Si ses cheveux n’étaient pas devenus d’un vert délavé de jalousie insupportable à la vue. Ouin. Ouin. Un peu comme les hurlements déchirants qui ont apaisés son coeur ce matin d’automne. Zarhai, fatale au premier regard n’était plus, et la fin de son règne sur tous les minois alanguis des miss du dortoir fut d’un réconfort largement vanté par la blonde.

Malba, la chose, Dice aurait aimé la voir pour effriter son visage sous la pression des doigts et pour demander quel maître nourrit cette agonie intolérable. Ses épaules se haussent, quand son nez voltige au plafond pour faire tourner l’idée d’être aussi ravagée et putride. Les frissons rongent l’échine. Les morsures qu’ils laissent le long de sa colonne finissent par surpiquer sa chaire. Ca l’excite et la terrifie ces menaces insouciantes. Peut-être que comme Tahos, elle sera trop heureuse de rencontrer quelqu’un qui n’a pas peur de l’enlacer. Bravache, elle dit le contraire de la terreur qui l’habite en matant Bel s’étaler comme chez lui parce qu’il est chez lui, une intimité du décor qui fait briller d’un nouvel éclat ses sourires et les rires parfois étouffés, parfois brandis.

Elle ne rechigne pas à sentir ses talons dans ses paumes. Elle aime ce dire que c’est comme danser.

Dice, torse bombé comme les gamins chéris, tambourine d’un rire sonore. Mon âme affreuse est merveilleuse ! Elle proclame les bras de part et d’autres de son corps lorsqu’il menace de casser son équilibre. Et Dice, in extremis, se rattrape fermement à son col. Laisse glisser dans le silence de. Tombons ensemble alors. Mais Bel est fort, il pourrait d’un seul coup d’aile, changer d’avis et écraser sa cervelle dans le plafond là haut. Bel est fort et Dice s’imagine sans mal en devenir l’instrument dans quelques décennies, quand il lui faudra prêter allégeance d’abord pour l’argent et puis, un peu aussi, pour ne pas se contenter d’être servile. Merci. Merci. Courbette à peine esquissée. Bande de collabos. Me livrer aux poulets ? Moi ? Elle s’esclaffe avec un cri outré, l’air vaguement concerné par son sort, en réalité, elle sait, ses parents marcheront des jours, des semaines, ou des mois, plus tard — le temps est devenu un sujet de blagues — pour la ramener dans la vraie volière. Celle qui esquinte ses pensionnaires comme un poison lent. La maison des souvenirs.

Les mains dans les siennes, Dice laisse les articulations à sa merci. Son bassin penche pour l’entraîner plus bas alors qu’elle s’est hissée sur la pointe de ses orteils pour réduire l’écart. D’un petit geste sec, la stellaire libère ses phalanges droites pour tirer sur le pull du garçon. Tu dis que je vais mal finir mais en vérité tu t’inquiètes beaucoup pour moi hein Bel ? C’est à cause du stellaire mort que tu es agité comme ça ? Sourire de chasseur. Elle n’est pas attendrie, Dice, elle ne trouve pas ça merveilleux d’avoir trouvé un protecteur pour remplacer Irin. Elle passe les bras par dessus son et crochète les doigts derrière sa nuque jusqu’à pouvoir cogner leur front l’un contre l’autre. Pourquoi un master ? Pour flatter mon ego ? Et si c’est moi qui fait le master ça devient une autobiographie ? Si la note est extraordinaire ça récompense ma personne ou la personne capable de la décrire ?

La blonde tapote ses joues de ses doigts, y joue une composition silencieuse à une seule notre. Ses traits se figent dans une expression pensive, ses sourcils froissés et la bouche barrée d’un pli. Parcouru d’une excitation timide, Dice finit par détacher les doigts pour faire le tour de Bel, s’arrête sur les immenses ailes claires. Je voudrais une coiffe d’indienne avec tes plumes pour protéger mes précieuses idées affreuses.
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Le cœur tressaute à force des rires qui saturent et des rondes que font les doigts d'Eurydice.
Il n'a pas idée de qui est cette fille mais il se demande si elle est bien réelle. Avec la stellaire, il s'imagine souvent que son propre imaginaire est scindé en deux -entre une réalité factice et l'autre brutale, à scander comme les adeptes des déités impies des choses affreuses. Jalouse de toi je suppose ? Toi qui est si merveilleuse, Eurydice, reine des stellaires !

Dans un élan théâtrale, Bellamy agrippe son tee-shirt froissé au niveau du rubis qui bat trop fort, qui va battre des années encore. Tragiquement, il se demande si Eurydice sera encore là, quand les années auront fané les fleurs de ses amours, qu'il aura vu toutes ses filles mourir. C'est de ta faut si ses cheveux sont devenus verts ?! Si c'est le cas, je m'incline. Et j'irai tout raconter à Lathei, afin qu'elle voit comment ses filles se traitent entre elles !
Bellamy n'en pense rien -il entend seulement les filles de son cursus se plaindre toujours de la même manière, tandis que les garçons n'en disent rien. Peut-être qu'ils auraient à apprendre d'elles.
Eurydice vagabonde et ronde, des arabesques ratées qui ne lui donnerait jamais l'envie de l'embrasser, même si dans un supplice sanguinaire, il fallait tout faire pour la sauver. Comme ça elle finirait par pleurer encore d'avoir tué. Quelle idée de merde, Dice. Le céleste tire la langue et déploie légèrement ses ailes pour faire de l'air à Eurydice, voir ses cheveux voltiger comme font les grands ventilateurs dans les films.

La blonde allumée s'accroche à son col et il ne tangue pas, pas même un peu. Il ne peut pas s'estimer plus fort qu'un autre, mais il peut assurément se prononcer que le poids léger d'Eurydice et Arabella ne le feront jamais fléchir. Pas même un peu. D'un coup bref de tête et de ses yeux qui roulent, il acquiesce. Son âme à beau être merveilleuse, il en existe un côté affreux qu'elle devrait un jour songer à soigner.
La délation n'a jamais été son fort. Quoique parfois ça l'amuserait de voir les plus emmerdants des célestes se faire huer, il ne veut pas en voir les couleurs terribles. Son cri le fait rire plus fort et sa tête balance vers l'arrière.
La danse est mécanique, Bellamy pose un pied et l'autre comme il a appris au fil des années. Cette fois-ci il n'accroche simplement pas le bassin ni les lèvres, il promet juste ses doigts entre les siennes, comme il le peut. Moi ?! M'inquiéter pour une merdeuse comme toi ? Et puis quoi encore ? J'ai autre chose à faire, comme... Le céleste regarde autour de lui tandis qu'il remonte le torse qu'elle a forcé à baisser. Il n'y a rien qui attire son regard suffisamment pour alors se soustraire à toute l'attention qu'elle réclame. Tu sais te débrouiller comme une grande. Mais bon, si jamais, je pourrais toujours mettre un coup de pied au cul à ceux qui t'emmerdes. Il se marre encore plus fort avant de se reprendre, la gorge qui gratte. Enfin, même si je pense qu'il faudrait plutôt les aider eux, vu comme t'es une grande chieuse...

Une grimace et puis ses mains relâchent l'étreinte mièvre de son amie. Amie, plus que les autres. Il considère Eurydice comme quelqu'un de sa famille, quoique ses ailes soient brisées et que ses sauts oscillent du plafond jusqu'au ciel.
Eurydice ne pourrait jamais écrire sa propre histoire -il faudrait suivre les mots alignés de façon exiguës, tandis que les lignes ne seraient jamais respectés et les références vaseuses. Tu parles trop. Je pense qu'il ne faudrait jamais écrire ton histoire pour ne pas inspirer les plus naïfs à devenir comme toi. Un énorme cancre.
Bellamy s'écarte et s'écrase sur son lit, plus grand que les autres. Il n'a pas tellement le choix, avec les ailes qui s'écartent lorsqu'il s'endort et Fenella qui parcourt son corps dans la pénombre. Les pieds sont fermes sur le sol, les bras croisés contre son poitrail, à faire le mort. Je vais crever si tu continues à crier Eurydice. Attrape Panache et demande lui pardon. C'est lui que tu stresses le plus.
Panache a tout entendu et discrètement, il se hisse hors du fauteuil jusqu'à se dissimuler entre les vêtements parfaitement rangés dans le placard. Il préfère se faire avaler par les protecteurs qu'avoir à souffrir d'entendre la stellaire lui parler encore.
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L’entendre rire. L’entendre casser les sons dans les bronches, dans la gorge, dans le regard.
C’est merveilleux. Elle ne le dit pas comme un béguin. Serait bien incapable d’éprouver plus d’une plate curiosité pour l’inflexion de sa mâchoire. Elle le pense comme une sensation bien vivante et granuleuse dans ses tympans. Une sensation tiède et chaleureuse comme les baisers mouillés d’une mère ou d’un père. Pour essayer, elle rajoute son rire dans celui du céleste et imagine qu’ils se moquent ensemble des Zarhai, des filles dont on tombe amoureuse par erreur et de la couleur verte qui est de loin la plus affreuse.

Non merci pour la vie de reine, c’est trop ennuyeux ! La couverture d’hermine suffira ! Scande la maligne en imaginant sans mal l’onctuosité de la traîne sur ses épaules, ses cils papillonnent. Pourquoi pas ? Tu n’es pas jaloux de tous les gens qui regardent Fenella parfois ? Elle claque les doigts, un tintement illuminé, et retiens son souffle les yeux brillants. Ce ne serait pas si moche comme défaut la jalousie sur toi. Ca te rendrait plus réel. Mais Dice ne se donne pas la peine de préciser pourquoi la jalousie possède une consistance physique : des cheveux verts, la forme de l’incision de rides quand les yeux se froncent, un soleil couleur sang.

Plutôt, Dice esquisse un soupir tragique, le dos de la paume sur le front, le crâne juste assez renversé pour voir le plafond entre ses phalanges écartées. C’est une manie d’être une grosse balance chez toi ! Qu’est-ce qu’elle va faire Lathei ? M’interdire d’acheter du poil à gratter ? Me couper les jambes pour que je ne saute plus jamais ? Les filles teigneuses, les garçons, elle pense, Dice, que c’est pareil. Dice, elle ne croit pas aux fraternités, ni aux sonorités — sauf celle des gorgones. Qu’elle chiale, elle pissera moins ! Et la stellaire surenchérit en tirant non seulement la langue mais aussi la membrane sous les yeux pour parfaire la laideur d’une grimace sans grâce avant de couiner en sentant l’air frais sur la chair sensible. Elle en aurait les larmes aux yeux de ce picotement qui lui donne envie d’être aveugle.

Suspendue à l’encolure de Bel, Dice tangue d’un pied sur l’autre au rythme des passes décousues qu’elle a mal mémorisé mais que l’ange joue mieux qu’elle. Tu pourrais m’apprendre les pas des hommes. Que je puisse impressionner Marisa Sourire contrit quand un rose candide colore l’arrondi de ses pommettes.

Elle rit, encore, elle rit tout contre lui en enfonçant le nez dans son plexus, hissée sur les orteils, pour lui rugir toute sa moquerie furieuse à l’intérieur du coeur. Espèce de papa poule ! Tellement hilare, que ses brillants se mouillent à nouveau. Elle ne cueillent même pas les petites billes lacrymales nichées dans ses yeux, préfèrent les laisser s’accrocher avant de dévaler ses joues. Ce serait trop la honte ! Fais jamais ça. Elle crie mais sa voix est chargée de sourires de miel et de rires féroces.

La blonde le laisse s’échapper de ses mains menues. Les rires s’entérinent au fond des organes à vent. Elle étudie sa grande silhouette écraser dans la couette, imagine la forme étrange que doit prendre le matelas sous l’effet de sa morphologie unique. Tu admets que je peux influencer les masses… Risette tendre étirée sur les lèvres glossées. Tu dis que tu peux apprendre plein de trucs et dès qu’il faut m’écouter cinq minutes c’est le bout du monde. T’es une vrai fraude quand tu veux Bel. Elle rouspète mais sa voix ne contient aucune intonation amère.

Ses yeux s’arrêtent sur Panache, la même courbe nacre en guise de minois, le même air ennuyé, tout pareil que Franklin. Mais Franklin n’attend pas qu’elle parle pour s’évaporer. Il préfère les idées échangées sur le papier et les étreintes silencieuses sous les étoiles. Avec un couvre chef d’indienne mystique, même lui, il voudra m’écouter. Et si ce n’est pas la cas, ça n’empêchera pas Dice de jacter.

A pas légers, la stellaire déambule pourtant jusqu’au battant de l’armoire. Elle tire la poignet mais ne se soucie pas du familier abrité. Tu me la confectionneras ? Ou alors tu me passes justes des plumes ? Dice déverse le contenu de la boîte à chaussette à ses pieds et se rapproche du céleste, agenouillé près du lit comme pour les prières. Est-ce qu’elles vont juste tomber pour le printemps ? Ou tu vas encore les arracher ? C’est plus fort qu’elle, elle est obsédée par les plaques rouges et les croutes de sang séché qui racontent la douleur. La langue passe sur ses lèvres dans un geste involontaire avant de déglutir en tendant la boîte vers Bel. Ça ne me dérange pas d’avoir celles que Bella a déjà coloriées. Elle précise. Comme si ça faisait aucune différence.
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Bellamy Norén
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Bellamy Norén


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moon dust in your lungs
you are a child of god
stars in your heart


Dans les pas d'une Eurydice qui chancèle, Bellamy suit et enserre les paumes tout en laissant la stellaire se serrer contre son torse, là où il n'a pas suffisamment parfaire la courbe des pectoraux, trop occupée à grossir la ligne des bras. C'est pas comme si ça t'irais, de toute manière. Quelle horrible reine tu serais ! Bellamy soutient son regard puis laisse un rire s'échapper de ses lèvres.

Si tout lui a semblé paru consistant et tangible, des émotions affreuses jusque la couleur claire de l'amour et de ses affres, la jalousie, elle, n'a jamais pris le teint acariâtre qui colorent les visages.  
Il ne lui semble pas avoir été jaloux, peut-être pas assez pour pouvoir s'en souvenir toute une vie. Il a dû oublier les envies gamines, parce qu'il n'y a jamais été confronté, trop occupé à sentir les doigts casser les mèches havanes et la chair blanche. Le regard en biais, Bellamy touche le bout des plumes coloriées à l'encre arc-en-ciel et se met à sourire bêtement. Ce serait ma veine d'être jaloux d'une imbécile. Peut-être envie-je ton côté je-ne-sais-rien-tant-je-suis-bête ? Sa gorge vrombit, râle tant il retient son rire et fait craquer toute sa colonne dans un mouvement sans fluidité, de droite à gauche, les poings sur les hanches. Pourquoi ? C'est flatteur non, qu'on regarde ta copine parce que c'est la plus belle fille de l'école ?

Bellamy aime se la raconter à ce sujet, à ses yeux -comme à ceux du monde, Fenella gagne toutes les joutes merveilleuses, à celle du plus beau minois jusque la plus belle personnalité. Il ne s'est jamais senti acculé par sa jalousie mal placée et ses incertitudes pressantes, il en apprécie toutes les irrégularités, même des plus vilaines. Nan, la jalousie c'est pour ceux qui doutent. Moi, je ne doute ja-mais. Évidence qui ne l'est que pour lui, mensonge qu'il affirmera être réel.

Son matelas s'enfonce légèrement lorsqu'il s'y écrase et ses ailes finissent par l'envelopper comme font les couvertures duveteuses que tricotent les grands-mères à l'aube des naissances. Enfin, Bellamy l'imagine car sa grand-mère, n'a jamais pris le temps de parfaire les duvets solaires, elle a préféré écrire des psaumes envers Mère Chaos et ses enfants.
Le céleste n'aime guère danser -il s'y adonne par convenance, pour le plaisir des autres, guère pour le sien. Il ne s'est jamais estimé être doué dans ce domaine et en laisse volontiers la victoire à ses pairs. Si tu veux, mais c'est pas mon fort, la danse. Puis, si tu fais ta danse des bras et du ventre là, je suis sûre que madame Shén finira par te tomber dans les bras...
Cette fois-ci, il ne peut s'empêcher d'éclater de rire et vient couvrir son visage grâce à l'intérieur de ses larges paumes. Il ne veut pas imaginer la tête de cette pauvre dame qui, d'ordinaire, n'approche pas les autres, alors voir Eurydice se mêler à elle, ce serait abominable -pour elle comme pour eux.
Et encore, il ne veut pas contredire Eurydice, car il aime qu'on lui rappelle qu'il est un papa trop poule, qu'il devrait cesser d'enrôler Arabella sous ses ailes, de la laisser découvrir un peu du monde. Mais lui, il ne veut pas, du moins, il ne voudrait pas. Il préfèrerait qu'elle s'en tienne aux choses simples sans un jour connaître les assauts que les autres infligent au cœur, de la méchanceté du monde.
Peut-être devrait-il l'envoyer, à l'aube de ses 16 ans, dans un couvent de chorsières ? Cette idée le fait sourire et il s'arrête bien vite lorsque la blonde en face de lui s'émeut encore avec ardeur. Certainement, mais qu'est-ce que je m'amuserai.

Une plume finit par céder sous ses phalanges malignes, elle est rose parsemée de paillettes. Il n'aime pas la forme ronde et leur brillance, elles finissent par le piquer. Cadeau. Bellamy dresse l'échine, une main servant d'appui sur le matelas et il glisse derrière son oreille l'artifice. Non. J'admets simplement qu'il y a des êtres aussi... Fantasques que toi qui peuvent, ou finir, par faire comme toi. Du pareil au même, finalement.
La jeune fille tourne et râle, s'emboucane de la situation. Bellamy, lui, préfère retrouver le délicat de ses draps et revient s'enfermer entre ses plumes, à déblayer le chemin de celles qu'il juge impure, celles qu'un jour, il craint de voir s'assombrir. Mh mh la folle... Un bref hochement de tête et voilà que cette dernière tombe en arrière, en plein milieu de ses oreillers.
Panache a la frousse, au fond du placard. Coincé entre les vêtements, il dévisage sans arrêt Eurydice, évite soigneusement les doigts qui fouillent. Avec une étoffe pareille, elle va surtout finir entre les mains des familiers de la Nurserie. Ils sont mignons, les nouveau-nés là-bas, avec leur petite tunique chauffante.

Au pied du lit, il n'entend pas les prières mais le chahut de la boîte à miracles de Bella. Il y a des plumes, des écailles de gorgones et même des moustaches des chorsières. C'est tout un spectacle à elle-seule qu'elle aime travailler, le soir dans sa chambre avec Fenella. Je suis pas très manuel. Débrouille toi. Chaparde des plumes qu'elle a déjà ramassé.
Il y en a des vertes et des bleues, même des jaunes mais certainement pas des noires, ça jamais.
Sa question l'arrête dans le pillage de sa propre chair. Bellamy en a un haut-le-cœur, énorme, si énorme qu'il ravale sa salive en deux temps pour éviter de s'étrangler. Manie qu'il aimerait empêcher, il n'y arrive pourtant pas et s'évertue à ternir l'intérieur de ses capes, parce qu'il aurait l'impression de mourir si on l'obligeait à s'arrêter. Désormais dissimuler derrière elles, Bellamy abandonne. Je les arrache pas si souvent.
Elle n'en a rien dit, Eurydice, pourtant, le céleste se sent obligé de se justifier, comme s'il en avait besoin, comme si ça atténuait sa peine. Tu peux, y en a encore des boîtes sous le lit.
Sa protection plumée se rabat dans son dos et il tourne sur le flanc, la paume sous sa joue pour voir correctement Eurydice et sa boîte carmin. Tu veux des enfants plus tard ou tu vas aller vivre avec les loups ? Il se le demande, Bellamy. Ce qu'elle finira par faire, Eurydice.
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Eurydice Courbedor
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Birds don't sing, they just fall from the sky
Goodbye
Girls don't call, and they never tell you why
Tyran de pacotille, montée sur des stilettos en toc, Dice est, sera, serait, la plus vilaine contrefaçon de l’impérial. Elle lui doit bien cette vérité à Bel, ses doigts épais peuvent remodeler le visage d’un enfant, que ses jeux immoraux sont sans noblesse. Ses épaules ont un sursaut étudié, qui déplace la paume de l’ange jusqu’à la naissance des clavicules, pour dire, ronronner, je me fiche de gouverner, je danse avec le prince. Avec ses gambettes, elle fait des charivaris dans le rythme d’une valse, tire en arrière et en avant avec ardeur, elle peut sentir les liens décousus du ballet dans sa chaire. Bel, charmant sourire, n’a pas peur de le répéter. Bête, bête, bête. Dice, par orgueil, n’aura pas peur de l’entendre. Bête, bête, bête. Ça veut dire quoi seulement. Quelle est comme les animaux sales qui viennent niaquer les minimes, détrousser les pique-nique. Que son crâne ne vomit que de l’air. Que…

Si tu étais un peu plus bête Bel, tu serais sans doute un peu plus jaloux. parce que c’est la plus belle fille. C’est une raison de bon garçon. Bien élevé. Avec les manière, la tête, le corps, tout ça, bien faits. C’est ce que pense Dice, en mauvaise fille, sale pécheresse, garnement aux doigts collants de sucre. Avec l’index, elle tapote sur le torse, espère y insinuer sa perception, son sens de la laideur des autres, et d’autres choses qu’elle ne sait pas dire avec les mots. Mes oreilles vont saigner, c’que t’es mièvre… elle dit en roulant ses yeux, ses doigts qui massent ses tempes en cercles réguliers.

Sans cavalier, Dice redevient le lutin, à peine plus grande, qui fouine les tiroirs, soulève le tapis, secoue la corbeille à son oreille. Entre deux invasions, elle s’arrête pour rétorquer en rires Avec tes conseils pourris, ce qui va me tomber dans les bras c’est une maison au fond de l’Amazonie avec soixante chats noirs. Elle aimerait, pourtant, Dice, faire parler son nombril à une inconnue pour la faire rire.

Entre ses phalanges minces, la stellaire recueillent la précieuse plume, filaments roses constellés de paillettes vivaces. Un instant. Elle se désintéresse complètement de lui. Elle est tout à son trésor. Elle le tient au creux d’une paume et caresse les arêtes doucereuses de l’autre. Brillant et doux. Elle remet le trésor derrière son oreille. Ne suis-je pas exquise ? roucoule-t-elle. La blonde clappe ses mains de satisfaction. J’imagine que par fantasque tu veux dire fantastique. Ses iris brillent malicieusement. Tu penses que le monde se porterait mieux si tout le monde était comme toi Bel ? Papa poule, une hygiène de vie admirable, une chérie, un marmot, un cerveau abreuvé par toutes les lectures du monde. Empaqueté dans ses plumes, Bel est plus petit, tendre, peut-être s’y réfugier-t-il enfant. Les chérubins sont les incarnations gracieuses de la naïveté. Il faudra me passer sur le corps pour me voler cet incroyable cadeau. C’est comme dire merci, sans dire merci, parce qu’elle se sentirait un peu fade de dire un mot si simple.

Le coffre aux trésors est jonché des explorations, d’aventures, et d’une curiosité inextricable. Dice prend le temps de les soupeser, les porter plus près de ses yeux pour mieux les scruter. Très bien, je serai prête d’ici le bal de fin d’année c’est certain. J’espère que les sirènes me prêteront des écailles pour la robe… Elle ajoute, rêveusement, en frottant son menton pour y faire naître l’étincelle d’idée qui la tiendra réveillée, elle, les aiguilles, le fil du destin, et Franklin. Si Dice a perçu le léger malaise, elle n’en laisse rien paraître, laisse un jappement de plaisir franchir ses lèvres avant de s’enfoncer sous le sommier (encore) pour déloger les boîtes promises. Cette fois, la blonde éternue, une fois, deux fois, à en avoir mal aux sinus, à la gorge, y éprouver pourtant beaucoup de plaisir, à cet orgasme du pauvre.

Ni l’un ni l’autre ? en levant les yeux sur l’ange, les coudes positionnés pour racler le sol et s’extraire de la cachet, un nouveau paquet sous le bras. Je veux dire j’aime trop les mondanités pour aller m’enterrer avec les loups et… elle hésite, sa langue trace sa lèvre supérieure, réalise que l’idée est plus douloureuse qu’elle croyait. … et je détesterai les escarres de la maternité. Les vergetures qui fourmillent sur le ventre et sous les seins… elle est devenue toute blanche, revoit l’embrasure du miroir de sa chambre de petite fille. Non. Plutôt crever. murmurer si bas que Bel n’a rien entendu s’il ne s’est pas penché. Sa tête se secoue, chasse les sales images, sales idées, qui font pourrir sa tête.

Tu vois Bel. Un assassin comme moi aura un sort très classique. Je serai à la solde de ceux qui me paieront comme les dieux m’ont abandonnés et un jour je serai assassiné par un meilleur assassin que moi. Ses parents lui ont dit. Et bien que Dice n’y croit pas réellement, c’est à dire qu’elle n’arrive pas à figurer la réalité de son corps ensanglantés laissé comme pitance aux loups, il lui semble tout à fait approprier de compléter ses choix d’orientations annuels par ce  commentaire placide. Et toi Bel ? A part envoyer ta fille dans un couvent ? Tu as de grandes ambitions ? Sourire. Un clin d’oeil.
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