feignant ➶ gentil ➶ nerdy ➶ égocentrique ➶ bordélique ➶ distrait ➶ appliqué ➶ mélomane ➶ vaniteux  ➶ poli ➶ couard ➶ douillet ➶ démonstratif ➶ idéaliste ➶ patient

Chéri parmi les chéris, seul garçon d’une sonorité de sorcières ;
Une tendresse irrésistible à la première vue.

prend garde au troisième oeil, le négatif de l’argentique
Se souvient des dates d’anniversaires de ceux qu’il aime et ceux qui l’aiment moins. Les petits mots laissés dans l’entrebâillement de la messagerie.  Se contrefiche de pleurer en noir à cause du mascara. Le réconfort de ne jamais avoir ressenti le besoin de se prouver. Se trouve à l’intersection imaginaire des bibliothèques et des salles de cinéma. Le souhait douloureux de renaître dans l’époque d’à côté. Jacob, le parfum sucré d’une enfance fanée trop tard, garde les manières charmantes en toute circonstances.

presse tes doigts contre le kitch de leurs jupes à volants
Protégé, gâté, à l’outrance, il a pourri à l’intérieur : les boyaux, la cuisine, le jardin, le Nokia à clapet — bric-à-brac des détails qui n’ont plus d’importance. Refrain de la petitesse parce que son nombril étroit à réduit sa vision à deux fentes. Les efforts le dégoutent et l’embarrassent, donnent à Jacob la nausée de se diluer dans des choses qui ne lui rapportent rien. Sa lenteur de vivre ressemble au désaveu des protocoles, des choses criardes, de l’existence parfaitement linéaire ou parfaitement ronde. A l’abri du regard de ses protectrices, Jacob peut se comporter comme il le veut, le peut, et s’entête à ne saisir aucune des subtilités de la grandeur.

pique-nique sur le toit, lèche le vertige sur tes babines
Factice, souvent, Jacob, dédaigne la vérité croix de bois croix de fer. Lui préfère les mensonges romantiques ou la facilité de baisser le regard. Ses sorts, Jacob les écrits sans jamais les prononcer dans les notes de son cellulaire sous le lien vers un pendentif qu’il veut s’acheter. C’est un amoureux des miroirs, un Narcisse revisité à la lumière bleu du cellulaire, Jacob, qui voue ses interactions à pouvoir s’enorgueillir d’être aimé. Un dessein lâche qui provoque chez lui des élans de mourons. Les grandes inquiétudes s’expriment au travers du besoin presque frénétique de se rendre indispensable. Irremplaçable. De ne surtout jamais occuper un siège de la rangée laissée vide au théâtre.

pars aux premières larmes, laisse le crépuscule dévorer ton âme
Il a toute la tendresse de ses idéaux, Jacob, rêve de réécrire le monde à l’encre parfumée par les épices, le fard à paupière, la poussière qu’on cueille sur l’index dans les greniers. Se sent rassuré dans le rayon de miel esseulé qui franchit son seuil. Se soupire sur les lèvres brillantes qui veulent l’accaparer après que l’aurore sonne le glas. Se reconnaît dans la tessiture des rituels, des habitacles clos, qui forment le carcan familier de la vie qu’on s’est vu donné.

A tâtons, Jacob espère encore ((beaucoup)) s’expérimenter.
Qu’un jour par mégarde, il franchisse le mécanisme de l’horlogerie ;
Et tombe de très haut, dans le regard, dans les bras, dans l’ombre, de celle qu’il aime(ra).