Supernova
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Ava ☼ And she could catch anybody's attention, but it never won her friends
Hazel Fabre
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Hazel Fabre


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Tout fier, Hazel. Sa première victoire ne vaut-elle pas de tous les sourires le plus niais ? Difficile de réprimer, impossible de s'en débarrasser, Hazel s'est dépêché de s'en aller pour mieux sauver sa dignité. Toute l'après-midi à écouter les cours d'une oreille et à forcer la deuxième à rejoindre pour être bon élève, à se rappeler qu'il s'inquiète de son avenir car il ne sait toujours pas se décider. Il n'a même pas l'impression de ne pas aimer son cursus actuel, même s'il n'est pas passionné.

Quelles préoccupations agaçantes. Difficile de s'en plaindre sans passer pour un petit capricieux qui rêve effectivement davantage de courir dans la forêt et d'apprendre à parler la langue des créatures magiques –il se pourrait qu'Ava commence à bien le cerner, comme il a encore envie d'être niais à cette pensée. Hazel sait pourtant que si elle le prétendait, que si cela devenait vrai, il serait sincèrement effrayé.

Le soleil trace son chemin dans le ciel. Pas assez vite à son goût, pourtant une fois il cligne des yeux et tout à coup le bleu est envahi de rose et de orange, traîtres rêvasseries. Hazel qui a oublié que le temps passait même quand son esprit s'envole vers des horizons qui n'existent pas s'anime et avec Mousse il prépare un petit panier comme s'il allait pique-niquer.

Oh, c'est presque le cas.

Il a cuisiné une quiche aux orties et une tarte au blé noir. Tout seul, c'est déjà long à faire, même avec toute la bonne volonté de Mousse qui insiste pour être celui qui casse les œufs et pour tartiner la pâte d'huile. La prochaine fois il demandera à Ava de le rejoindre et de l'aider, et c'est très optimiste car la prochaine fois rien ne dit qu'elle aura un devoir sur les Anciens. Il ne sait même pas si la louve daignera tremper la langue dans la tisane aux orties qu'il compte lui proposer, si elle voudra bien s’asseoir sur la couverture qu'il étalera sur l'herbe pour qu'elle soit confortable.

Et puis tant pis, qu'elle se salisse les fesses dans la terre si sa fierté le lui dicte, Hazel y installera Mousse et comme toujours ce sera son familier son petit préféré.

Si elle pose la question, il n'a qu'à prétendre qu'il se prépare toujours avec autant de minutie.

Hazel attend. Sera-t-elle d'humeur ? Oh comme il déteste se trouver, ici, maintenant, à présent, complètement à sa merci.

Panier en oseille à son bras, tel un petit chaperon rouge sans chaperon et sans rouge –tant qu'aucune louve ne vient trouer sa gorge avec ses crocs– Hazel parvient à l'exploit de s'affubler d'un pantacourt approprié face à la vague de chaleur et d'un t-shirt à manches longues dont le tissu fin et le blanc ne le sauvera jamais de la sueur. Il fait plus frais, pourtant, il y a même une brise pour mettre ses mèches dans les yeux, pourtant Hazel s'obstine toujours à ne rien montrer de son bout de peau hideuse et fripée, même alors qu'il agite son t-shirt du bout des doigts pour faire des courants d'air. Qu'est-ce qu'il a l'air stupide.

Des mouvements, des élèves qui sortent des cours ou peut-être de leurs dortoirs, qui se baladent parfois entre amis et parfois entre amoureux, et au milieu de tout ça, Hazel, tout seul, qui a encore oublié son téléphone dans sa chambre parce qu'il n'en a jamais besoin  (jusqu'au moment où il aimerait envoyer un message à quelqu'un ou regarder l'heure). Il ne sait plus s'il est en avance, il ne sait pas depuis combien de temps il attend –encore moins combien de temps il est prêt à attendre.

Ava, quelle cruauté. Le regarde-t-elle de loin patienter ? Regarde-t-elle comme il la cherche des yeux parmi les passants, devine-t-elle l'anxiété qui grandit et les questions qui grossissent ?

Est-ce alors davantage doucereux ou cruel que d'apparaître à présent et de nourrir ses espoirs ?

Les yeux d'Hazel s'ancrent sur la louve comme un bateau à son port. Il se rappelle de s'appuyer sur une seule jambe et de prendre un air flegme, et il sait que bientôt, dès qu'il ouvrira la bouche et qu'elle s'agacera, il le sera réellement.

« Ava. J'aimerais dire que tu es en retard mais je n'en sais fichtrement rien. » Je t'ai attendue, tu m'as fait peur. Faites qu'elle n'obtienne jamais le don de télépathie, elle non plus. Hazel l'hypocrite qui grignote goulûment le territoire de la louve haïrait qu'on approche du sien. Mais la mer est calme, elle fait danser le bateau et et le port se trouve là, juste à côté, pas besoin de s'inquiéter.

Hazel déjà provoque, donne des idées et regarde comment elles germent dans l'esprit d'Ava.

« Vas-tu me narguer et repartir ? Ou est-ce que je peux t'inviter à me suivre ? »

Il faut en profiter, tant que la milice ne patrouille pas Colombe pour tous les ramener en sécurité. Hazel parfois aimerait protester mais se souvient souvent comme il a peur de mourir comme ce pauvre Raphael Vernes et comme il n'aimerait guère que la louve en profite pour déguster son propre repas inopiné. Mousse serait si triste, tellement triste. Il prend pourtant le risque de l'amener avec eux, et Mousse cette fois bien éveillé d'une main salue Ava et de l'autre tient le bout de pantacourt d'Hazel pour rester proche. Il a raison, il ne faudrait surtout pas qu'il se laisse semer tandis qu'ils commenceront à marcher.

Car Ava n'oserait pas venir briser son cœur elle-même et les abandonner là, n'est-ce pas ?


Ava Miller
Cérès
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Cloisonnée entre les murs des salles, Ava a inscrit religieusement les paroles de ses professeurs, a conjugué parfaitement son savoir pour que tout soit absolument clair lorsqu'à la nuit tombée, elle puisse en lire les arabesques et les rondes de ses mots.

Elle n'est pas pressée, de s'évader de sa chambre afin de rejoindre Hazel. Debout devant son miroir, elle inspecte les plis que forment sa robe dégringolant jusque ses chevilles, la ceinture dérobée de Fenella qui accroche sa fine taille ainsi qu'un petit gilet court sur ses épaules. C'est en se voyant de la sorte que parfois, elle envie Fenella. Elle et son corps parfait, là où les os n'effleurent pas la chair, là où les épaules ne crissent pas au moindre mouvement.
Ava devrait peut-être songé à reprendre les courses athlétiques, au moins pour retrouver un peu de formes musculaires, par-ci et là, histoire de remplir correctement les vêtements.
L'heure tourne et Monsieur Raisin à son tour, batifole sur le lit, mordille les oreilles et fait crisser ses canines. Ava, loin d'être télépathe peut pourtant deviner l'imaginaire -Monsieur Raisin rêve d'avaler des fruits en quantité, seulement, Ava n'a rien rapporté de la cuisine et espère alors, qu'Hazel, dans son infime bonté, aura sur lui de quoi rassasier le familier.
Dans un souffle délétère et à son bras, elle prend un petit sac en tissu et y enfourre son téléphone, ses livres et des crayons. Et puis c'est tout. Sur sa nuque son familier vient y trouver le repos, emmêlé à sa chevelure, il n'aura qu'à ronger les nœuds que lui-même tisse.

Entre les silhouettes des camarades, Ava se sent toute petite, à se faire bousculer, plantée au milieu du passage à dévisager les environs afin d'apercevoir Hazel. Elle peut reconnaître son odeur parmi toutes, s'avance alors sans même le voir. Elle se sent un peu ridicule, de se repérer dans la foule grâce à son flair, d'avoir reconnu parmi tous son odeur. Le visage est déjà teintée carmin et elle essaie d'en retirer les ébauches. Achète-toi une montre, alors.
Il ne faudrait pas admettre qu'elle n'est pas arrivée à l'heure exacte, qu'elle a mis plusieurs minutes à se décider de prendre Monsieur Raisin, du choix de ses chaussures et des collants -même s'ils ne sont qu'à peine visible.

Ses paupières se plissent et elle mordille les lèvres, Ava. Elle veut taire les injures et la rage qu'Hazel lui procure, drôle de sentiment qui migre tout à travers de son être, dans ses veines et dans ses entrailles. À la place, elle hausse les épaules. Si tu continues à me taper sus le système comme ça, je finirais peut-être par t'attacher au fond de la forêt, et il faudra prier pour que les monstres ne viennent pas te dévorer.
Elle lui envoie une grimace et s'agenouille afin de serrer doucement la main de Mousse et lui offre une brève caresse sur le sommet du crâne. Mousse est mignon, lui au moins, ne parle pas.
Finalement elle se relève et attrape son portable. On a deux heures avant que la Milice ne commence à patrouiller. J'espère que ton temple de fortune vaut le coup, sinon... Menace offerte qu'elle ne prend pas la peine de terminer, Ava entame la marche et ils désertent finalement Colombe. Sur les longs sentiers qu'il ne faut sous aucun prétexte quitter, elle observe le mouvement des branches et les rayons de soleil qui s'immiscent doucement contre eux.

La louve n'a pas beaucoup parlé, trop occupée à promener le regard ici et là, tandis que Raisin finit par sortir le bout de son museau et cherche Haze, juste aux côtés d'Ava et lui attrape le haut de l'épaule, là où le tissu n'est pas bien épais. Il tire et tire, tire si fort qu'Ava en reculant le perd et ce dernier s'accroche à Hazel. Monsieur sautille contre sa chair, les ongles plantés et grogne si fort, si fort qu'on pourrait l'entendre jusque Nas'Wël. Ava ne panique pas, enfin, un peu, à peine. Elle ne le montre pas et à la place, dissimule le sourire dans une petite moue tandis qu'elle approche du col roulé du garçon. Je pense et ce n'est que mon avis, que Monsieur Raisin ne t'aimes vraiment pas. Ce serait dommage que tu te balades complètement... Cassé. Elle se met à pouffer et essaie de détacher la chauve-soufruit d'Hazel mais il ne fait que s'accrocher et finit par percer la laine. Ava elle aussi se met à râler tandis qu'elle glisse les phalanges sous ses pattes en prenant garde de ne pas toucher Hazel. Il veut pas... Allez, oust. Dégage.

Agacée, Ava tape un peu du pied. Elle n'aurait pas imaginé que son familier s'agrippe à Hazel de la sorte, à essayer d'arracher sa chair comme il fait si souvent. Ne prends pas ça comme une invitation. Ava se rapproche de lui et passe un doigt dans le trou qu'a formé Raisin et allonge à son tour ses propres ongles pour arracher celles de Raisin qui finit par rompre le contact. Le familier vole vers Ava et se couche dans le sac. Mh. On dirait qu'il a bien griffé, tu devrais désinfecter. Sinon tu vas finir par avoir des lianes qui poussent. Ava soulève un peu plus le tissu et plisse les yeux. C'est quoi ça ? Tu t'es fait quoi ? Sans trop en dévoiler, Ava se penche légèrement. Un loup t'a croqué ? Je devrais me méfier ? Et elle se met à rire avant de rétracter ses griffes, le dos finalement droit.
Elle attend patiemment une réponse, un peu plus détendue. Elle n'a plus l'envie de dévorer sa gorge -pour le moment.
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Hazel Fabre
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Elle approche sans le dépasser, elle s'arrête sans faire demi-tour. Hazel la regarde et prend le temps de laisser se balader ses yeux ; elle s'est changée, plus à l'aise ainsi ou rien que pour lui ? Face à une louve si vorace Hazel est bien forcé de se nourrir des miettes et de se poser mille questions pour se rassasier.

Il remarque la ceinture et son sourire s'agrandit. Il connaît la garde-robe de Fenella presque pas cœur parce qu'elle aime se pavaner et surtout parce qu'elle aime quand il lui fait remarquer ses beaux accessoires. C'est facile de s'entendre avec ceux qui reçoivent les compliments avec tant de joie, Hazel s'attendrit toujours et toujours cherche un détail, un mot, un quelque chose à dire, même si cela concerne la façon dont elle a habillé Arabella ce jour-là.

« Non. », refuse-t-il à l'idée pourtant très censée de la montre. Ava, comme elle est intelligente, et Hazel comme il est stupide. Il ne faut pas trop lui en vouloir de ne pas avoir envie de compter les minutes chaque fois qu'il angoisse un peu. « Jolie ceinture. », flatte-t-il en se demandant si elle sait qu'il sait.

Déjà les crocs se referment dans le vide, font pétiller l'imagination. Hazel se demande quelle bête serait attirée la première par son odeur. Quel genre d'odeur a-t-il ? Il espère quelque chose de boisé, l'odeur de la terre après la pluie peut-être, ou des fleurs entre lesquelles il dort parfois. Sans doute rien d'aussi flatteur en réalité, sans doute se fond-il seulement dans les senteurs des feuilles et de la forêt.

Mousse sent la fraise, lui. Même Hazel qui n'est pas un loup peut fermer les yeux et savoir qu'il se trouve à ses côtés. Le petit familier frémit de toutes ses feuilles pour accueillir la caresse tendre d'Ava qui n'a que de gentilles pensées pour lui.

« Sinon quoi ? », tinte le ricanement de la dryade, qui se moque et qui se plaint. « J'ai envie de savoir ce que tu me feras, Ava. Ne me laisse pas suspendu à tes lèvres. »

Ils avancent. Lentement, parce que Mousse cette fois tient à marcher et qu'il marche à petites foulées, et parce qu'Ava est si frêle, pour une bête sauvage, et que Hazel ne voudrait surtout pas l'essouffler.
Ou peut-être en réalité n'a-t-il juste pas envie d'avoir trop chaud dans ses longues manches. Hazel rêve de pouvoir se baigner au Lagon, si seulement c'était leur destination, si seulement ils avaient le temps et si seulement Ava acceptait de retirer rien que sa veste, de dévoiler ses épaules à nues et de laisser sa robe flotter tel un nénuphar à la surface de l'eau pure. Elle serait si belle, si jolie.

À croire que Monsieur Raisin est doué de télépathie, lui. Grattent, grattent ses griffes et Hazel tourne la tête dans un léger sursaut surpris, tout inattentif qu'il était dans leur promenade silencieuse porteuse de rêveries.

Il est douillet, Hazel. Il n'a pas l'habitude d'avoir mal, il n'aime pas prétendre être résistant. Aïe, il l'aurait dit dans tous les cas, mais là, Monsieur Raisin s'attaque tel un prédateur expert à son point faible, à la chair déjà entamée de morsures d'un tout autre genre et la dryade grimace, siffle entre ses dents, contient son fantasme de saisir le petit familier pour l'envoyer valser dans les buissons.

« Ava- », gémit-il, réclame-t-il, ou peut-être appelle-t-il à l'aide, rien que dans un souffle parce qu'il se retient terriblement fort de devenir moins gentil.

Monsieur Raisin sait-il qu'il est en train d'écorcher des souvenirs qu'il hait, des souvenirs qui ne devraient plus exister, qu'il a enterré telle une multitude de cadavres ? Tout un cimetière, sur les marques laides, tout un pan de son existence que sa famille a choisi de taire passées toutes ces années. Toujours pas la bonne solution, et pourtant elle est ancrée.

Le sourire se perd, les sourcils se froncent. Hazel ne sait pas montrer les babines, ne possède aucune mâchoire puissante à exhiber.

« Toi non plus. », avertit Hazel car jamais il ne veut inviter qui que ce soit dans ces contrées, car c'est aussi dur d'en parler que de le supporter en hiver, lorsque les tiraillements rendent son épaule raide et douloureuse et que de crainte de se faire éventrer il mange le modeste festin honorant l'arrivée de Fjoll.

Ça pique, ça tire. La louve n'a d'yeux que pour le vilain traitement de Monsieur Raisin et pourtant Hazel n'est pas le moins du monde heureux ; tendu comme un piquet, vigilant, il sait que s'écarter trop vite dévoilerait la présence de son secret et de sa pudeur, mais voilà, l'attention d'Ava est sur lui et elle creuse à son tour, enfin.

Fatalement.

Hazel claque sa main sèchement, exactement comme une mère qui empêche son enfant de devenir trop gourmande. L'expression tordue de mécontentement, Hazel s'écarte et contourne d'un pas de biche Mousse qui tourne avec lui, et il place lâchement son protégé tout vert là, entre lui et Ava.

Il feule alors qu'il n'est pas un animal, plutôt une feuille, une fleur, un champignon à la limite, rien de bien intimidant d'ordinaire, sauf si l'on devine les couleurs menaçantes et le poison qui parfois recouvre la surface.

« Je te détesterais si c'était l’œuvre d'un loup, Ava. Ne regarde pas, je ne te permets pas. »

Quelques trous dans son pull, rien de trop grand et pourtant Hazel d'une main remonte le tissu pour en fermer tous les pores vulnérables, toute possibilité de voir, et ne lâche plus. Vilain Monsieur Raisin, il n'a plus envie de lui donner la généreuse grappe qu'il avait préparé pour lui, celle dont l'odeur est cachée tout au fond de son panier.

Tout à coup Hazel bifurque, depuis le sentier principal jusqu'à un sentier plus petit, plus maigre, mais toujours un chemin sûr. Une impasse qui n'apparaît qu'aux curieux ou à ceux qui savent ce qu'ils trouveront tout au bout. Tout cela en silence.

Hazel avance un peu plus vite, un peu devant Ava aimerait-il mais impossible ; Mousse trottine déjà à ses côtés et s'accroche plus fort pour ne pas tomber. Ses feuilles vibrent, il sent la mauvaise humeur de la dryade et un tout, tout petit son, comme un cui cui d'oiseau, pas plus fort et pas plus distinct, perce timidement.

Mousse pourrait tout aussi bien jouer des cordes de la harpe d'Hydre. Hazel consent à ralentir, consent à soupirer pour commencer à relâcher sa véhémente indignation.

« Nous sommes arrivés. », annonce-t-il un brin sèchement, et il s'arrête là, car il n'a rien d'autre à ajouter.

Une souche d'arbre, le tronc échoué juste à côté depuis longtemps, la faute aux intempéries, l'écorce envahie par les plantes diverses et les insectes ; mais la souche, elle, toujours vivace, toujours vivante, nourrie par les racines de tous les autres arbres de la forêt. Bien assez de poésie là-dedans pour qu'un jour quelqu'un en ait fait un autel de bois.

Hazel s'accroupit sans regarder Ava, même si rien de tout cela n'est de sa faute, même si elle devrait avoir le droit d'être curieuse et de demander car Hazel lui ne se prive jamais. La dryade ouvre son panier et déploie la couverture d'un mouvement expert, habitué, effectué cent fois, mille fois cette année et toutes les précédentes –et toutes celles qui feront sa vie entière. Il s'y assoit ensuite, en tailleurs, et Mousse suit pour se mettre sur ses genoux, comme ils ont l'habitude.

« Assieds-toi, si tu as envie. », invite-t-il.

Il sort la tarte et la quiche, les déposent au-dessus de la souche pleine de fleurs qui sortent des stries, juste à côté des vieilles sculptures de bois, toutes petites comme des jouets, comme des figurines pour enfant, qui représentent tantôt l'effigie des Déesses Phys et Sémis, tantôt leurs animaux : la vache, et la louve.

« Je m'amusais de t'amener ici, toi qui est une louve. », commente-t-il avec la tragédie de l'observation calme et de l'amusement mort. « Tu es ironiquement proche de Phys, du point de vue de ses attributs. Comme une offrande. J'espérais que tu te sentirais insultée. »

L'expression fermée mute en un long soupir. Hazel pose le regard sur Mousse qui se roule en boule entre ses jambes croisées, qui lui caresse la cheville avec ses petites mains en feuille pour l'apaiser, comme si c'était lui avait besoin d'être bercé pour s'endormir.

« ... Une question. », souffle-t-il finalement. « Une seule, formule-la bien, j'y répondrai avec la plus cruelle des précisions. Ne la pose pas si je ne t'intéresse pas. »

Son regard trouve la force de se lever, la volonté de se poser sur Ava sans lui reprocher l'accident, son observation, sa question innocente. Réaction un peu violente mais pas brutale, Hazel a conscience d'avoir interpellé. Il serre les poings, doucement, espère silencieusement un peu de pitié.
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La tension mordille la patience et affuble son visage de traits coléreux, ceux qu'elle réserve à son miroir, ceux qui lui font frémir l'épiderme toute entière, à donner la nausée. Ava peut sentir toutes les épines s'accrocher à sa chair, la rixe des infamies pénètrent sa tête et dans l'intérieur de son poitrail, protégé par les os et les effrois du passé.
Ava a la sensation brûlante des hontes passées, celles qui s'affichent comme des affiches sur le sommet de la tête, des doigts pointés sur elle à scander les psaumes désastreux.
Toutes les choses jolies qu'Hazel avait pu susurrer en merveilles sucrées se sont évaporées de son crâne. Elle a, dans la tête, la laideur de son visage fermé et des mots secs.

Son sourire s'est fondu dans une vague d'incompréhension. Elle se sent punie d'un évènement tragique qui ne concerne ni elle, ni les Dieux. Ava donc la sensibilité a toujours été terrible, essaie d'absorber au mieux les émois qui surchauffent au fond du ventre. Elle peut deviner les crocs rongés ses lippes, le goût métallique glisser le long de sa gorge et son dos frémir. Toi non plus sonne comme une injure à ses oreilles, comme si Hazel venait de sonner le glas de la fin, l'abduction d'une ère qui n'aura duré que le temps de faux-baisers.
Les phalanges tirent toujours sur la peau laiteuse et le bruit d'une claque résonne comme celui des acouphènes dans le fond de ses oreilles. Ava retire subitement sa main en la serrant par réflexe -quoique la douleur soit moindre, le geste lui reste. Elle ne sait plus quoi dire, elle ne sait plus quoi bafouiller pour oublier.

Elle aurait aimé que ce soit l'usure du temp qui lui fasse oublier la parole, pas une simple dryade dont les consonances sucrées offrent pourtant de l'amertume indésirable.
Raide comme le sont les piquets où l'on place la tête des Rois tyranniques, Ava observe, les paupières tremblantes, Hazel tourner avec Mousse, emboîtant les pièces d'un puzzle dont seul lui à l'image tout entière, où les constellations ne semblent accessibles uniquement pour ceux qui peuvent le voir -à travers ses yeux, elle aurait aimé savoir.
La frimousse de Monsieur Raisin sort du sac et vole jusqu'au visage de cette dernière -il a appris à force à déchiffrer les heurts que font le cœur et pourquoi sont ils si bruyants. Doucement, ses petites griffes arrondies viennent taper les joues, chercher à avaler les flots qui ne coulent pas.
Ce serait de la folie que de fondre ici, pour quelque chose d'aussi bête, de le prendre tant pour soi alors que rien n'a été promis, ni demandé. Pourtant elle ne peut s'empêcher de se sentir honteuse, étrangère un peu plus.

La course est silencieuse, le bruit des pas qui s'enfoncent dans la terre font la musique et Ava a laissé Raisin se nicher dans le creux de ses bras tandis qu'Hazel, finit par installer une couverture pour ne pas se salir.
Si tout est paisible, la cacophonie ne se dissipe pas, elle bruisse et perfore ses tympans tant elle se fait incessante. Ava décline l'invitation -elle y dépose uniquement Raisin qui en profite pour plonger dans les friandises de la dryade.
Le regard s'incline vers Hazel et vers la souche dans laquelle, elle rêve de jeter les poings, de faire une joute physique avec Phys et Semis. Je n'ai pas besoin d'elles pour me sentir tous les jours insultée.
Son ton, comme celui d'Hazel s'aligne sur des sonorités désastreuses, affreuses, trop rauques, trop basses. Elle pivote afin de tout voir de la souche boisée. Elle ne veut pas regarder Hazel, elle crève d'envie d'y plonger les crocs pour le voir crever. Je ne demanderais rien car je t'ai demandé une première fois. Pourtant la voix se hausse de façon criarde, sans le vouloir et Ava revient face à Hazel. De toute sa hauteur, elle peut lui faire face. Il est désormais le plus petit des deux. T'es du genre à garnir les bouquets pour dissimuler les fleurs fanés. Tu veux tout savoir sans rien à offrir. Ses bras viennent soutenir son cœur, par peur qu'il tombe à ses pieds. Ça ferait quoi si je faisais comme toi, Hazel, et que je me permettais d'explorer des sentiers que tu veux garder secret ? Mh ?
Ava s'abaisse, rageusement, elle tire sur son col roulé pour le faire basculer vers l'avant. Pas assez fort pour qu'il tombe, juste assez pour que son nez effleure le sien, les yeux cloîtrés dans les siens. Dommage que ce ne soit pas un loup, la cause de ton malheur. J'aurais eu une bonne raison d'être débarrassée.
Les lippes à l'envers, Ava est furieuse. Le sang bouillonne et les yeux rougissent, larmoient. Alors elle le lâche et le bouscule, se détourne de lui et sur ses genoux, rejoint le temple afin d'échapper au chaos.
Les envies bestiales s'accaparent son corps et finalement, au dessus de son coccyx, sa robe se soulève à peine et laisse échapper sa queue noire sur laquelle Raisin vient tout de suite faire les dents. Les oreilles sur le crâne tiquent, remuent, brassent l'air et vont de l'avant à l'arrière de par les sensations dégoulinantes d'Ava.

La louve voudrait pourtant tout savoir, curieuse comme elle, de pourquoi Hazel dissimule son corps. Maintenant les cols roulés font sens, voilà pourquoi il n'a jamais vraiment supporté la chaleur.
Ava s'enferme dans un silence pestilentiel, insupportable. Ses doigts se promènent sur l'écorce et ses griffes forment des stries sur la longueur tandis qu'elle attrape parfois quelques insectes qu'elle finit par écraser sous ses doigts. Elle n'aimerait pas se trouver sous sa propre coupe, cruelle lorsque la rage déferle, il faudrait l'enserrer pour qu'elle ne veuille pas tout détruire.
Elle ne veut pas se l'avouer mais Hazel l'a blessé tandis qu'elle, passe son temps à le repousser, par peur de plonger dans le vide, dans la découverte, de voir un peu d'eux chez lui, de découvrir des aspérités de son être qu'elle ne connaît pas encore, qui pourrait forcer son cœur à nouer des rosiers avec celui d'Hazel.

S'éloigner c'est éviter d'être repoussée. Ignorer c'est appréhender la douleur de l'instant et des torsions que peut infliger l'autre.
Ava, en se laissant submerger n'a pas pu prévoir, qu'Hazel lui arracherait -sans prétention un peu de ça. Pourtant ce n'est rien de plus qu'un secret à garder, quelque chose à soi, pour soi. Alors si elle le comprend si bien. Alors pourquoi se sent elle en colère. Dans ces instants terribles, troquer son identité entière pour celle d'un loup ne lui ferait que du bien. Elle rêve de s'enfuir fouler les terres conquises, celles où une meute l'attend peut-être. Quoiqu'elle n'est peut-être pas prête encore, à sentir le pelage d'un loup qui n'est pas elle.

Ava se détourne vers Hazel, l'air abattu. Elle se sent comme les enfants dont les maux sont candides. Elle bafouille, les lèvres tordues jusqu'au menton. Tu es affreux Hazel. Si tu oses un jour revenir me demander quelque chose, je te jure que je te livre aux loups une nuit de pleine lune. C'est une promesse qu'elle scelle en envoyant valser une sauterelle plus loin tandis qu'elle se remet dos à lui. Ingénue dans ses réactions, Ava entoure ses jambes de ses bras. Elle n'est pas certaine que sa menace soit certaine. Elle n'est pas sûre de tenir sa promesse, mais elle doit au moins essayer.

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Hazel Fabre
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Les mots fanent et les pétales tombent à l'intérieur de sa gorge. Hazel déglutit et la colère finit de mourir pour déjà, si vite, laisser place à la culpabilité. La froideur des cœurs ne lui convient guère, Hazel ne sait que s'enflammer et puis regretter les cendres juste après. Plus fort que lui, sur le moment, pas de pensées, pas de délicatesse, alors-

« Je comprends. »

-Il comprend.

Mais ce n'est pas aussi simple, quand on titille sans cesse les tourments des autres et qu'on rejette les siens jusqu'à refuser les autres. Hazel formule le silence et la honte tandis qu'Ava devine ce qu'il est en réalité et pourquoi il joue autant des mots doux. Plantée devant lui la voilà à présent qui le saisit et secoue toutes les bêtises qui font saigner son crâne. Premier réflexe terrible pour la dryade que celui d'agripper en retour son col, pour empêcher, une fois encore, d'être dévoilé.

Son cœur cesse de battre, Hazel retient son souffle, sa respiration. Proche, beaucoup plus qu'il n'en a jamais donné la permission, et malgré tout cette fois il ne pose aucune interdiction.

Pas besoin, de toute façon. L'instant d'après le voilà repoussé et Hazel se rattrape comme il peut, essaye de ne pas trop bousculer Mousse qui tangue telle une barque en pleine mer, tant et si bien qu'il décide de glisser et de s'échapper pour rejoindre Monsieur Raisin à la table des dégustations. Il se débrouillera, il saura retourner chercher au fond du panier une grappe de raisins pour la présenter à Monsieur Raisin et l'échanger contre un bout de quiche. Lui, au moins, aura tout le loisir de vénérer les déesses en mangeant à leur côté au lieu de se laisser envahir par des émois inexpérimentés.

Hazel pendant ce temps le visage baissé ose à peine regarder, et néanmoins remarque la queue de la louve s'agiter, les oreilles remuer. Il déchiffre mieux la louve que l'humaine, mais il aimerait savoir lire les deux et conjuguer tous les temps pour deviner combien de fois il devrait dire désolé.

Pas cette moue, Ava. Elle lui écorche le cœur, elle le fait se sentir coupable, il ne sait plus réfléchir et il n'arrive plus à savoir pour son propre bien s'il est allé trop loin ou si comme souvent c'est la louve qui mord et qui couine trop fort.

« Ava. », appelle-t-il doucement, insolent, la queue qu'il n'a pas entre les jambes.

Il approche dans son dos, vient s'accroupir assez proche pour se demander si elle est tentée de tendre le bras et de planter ses griffes dans sa gorge. Hazel dévisage la façon dont la louve massacre les insectes innocents et devine que oui.

« Ne tiens pas ta parole, Ava. Je n'ai pas envie d'être dévoré par d'autres loups que toi. J'ai envie de continuer de te demander. »

Un flottement, pas exprès, il cherche encore les mots, il ignore complètement lesquels seront les bons, il ne la connaît pas encore, pas assez, c'est sa propre faute de ne pas avoir accepté de lui rendre la pareille. Qui sait quels secrets ils se seraient confiés s'il avait seulement tenu sa main pour l'écarter, s'il avait parlé plus doucement ?

« Ava. Ava. »

Il approche une main. Pichenette insolente, détestable, sur le bras de la louve pour qu'elle délaisse les insectes et dirige sa colère sur lui. Qu'elle craque.

« Demande-moi encore. Je te dirai ce que tu veux savoir. »

Et même si elle lui a demandé de ne plus jamais rien demander, il demande.

« Pardonne-moi. Agresse-moi, ne m'ignore pas. »

Seconde pichenette. Hazel en demanderait presque à mourir, lui qui a la chair si tendre, une biche par nature, pas un loup puissant ; reste à découvrir, peut-être, si son propre sang pourra le guérir suffisamment rapidement.


Ava Miller
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Vermeil est le sang qui parcourt ses veines, magenta devient le bout des phalanges qui s'imbriquent dans la terre afin d'en arracher toutes les immondices vertes. Celles qu'elle ne peut manger car elle n'est ni un herbivore, ni suffisamment proche des déités florales pour en vouloir.
La voix mignarde d'Hazel crisse à ses oreilles, fait un bruit assourdissant tandis qu'il peine à chuchoter. C'est difficile d'ignorer les soubresauts dans la poitrine, les vagues qui remontent au fond du gosier et qui veulent s'échapper afin de mourir à ses pieds.
Elle résiste cependant, le dos légèrement rond à massacrer et massacrer, parce qu'elle ne connaît que ça, qu'elle n'est peut-être faite que pour ça, à anéantir le monde. Dans son dos elle peut deviner la silhouette frêle d'Hazel, quoique définitivement plus costaude que la sienne. Elle en a déjà les idées claires, des biceps saillants et du dos arrondi. D'une force qu'elle ne connaît guère, qu'elle n'a senti que pour le pire, afin de la heurter sans même le vouloir.
Ava gronde la colère silencieusement, les ongles continuent de râcler le tronc tandis que dans un souffle tiède qu'elle ressent dans tout son être, Hazel susurre son prénom. Elle abhorre la manière dont il prononce les quelques lettres, cette insolence douce qu'il porte sur les lèvres.

Ses doigts claquent contre sa peau, là où le gilet ne protège plus la chair, là où les grains de beauté s'alignent sans symétrie particulière. L'ignorance comme punition, c'est difficile à supporter alors Hazel devra subir. Il va subir et elle ne craquera point.
Les tiges sans feuilles continuent de cogner sa peau, Hazel se penche et presque dans une supplication qui lui donnerait envie de vomir, demande à se faire pardonner.

Le visage se froisse, la moue déconfite. Ava n'aime pas s'excuser et ne voudrait jamais incomber les autres de le faire -pourtant ça fait du bien quand à ses pieds, Hazel revient y ramper. Ça flatte l'égo d'une manière terrifiante, probablement amère, mais ça lui fait du bien à l'instant. Peut-être s'en mordra t-elle les doigts demain, lorsqu'au réveil le bruit reviendra sonner à ses oreilles. Cependant elle ne regarde toujours pas, Hazel. Elle déloge ses jambes de ses bras afin de les tendre entièrement et écrase un énorme scarabée. Je ne veux rien savoir, Hazel. Je ne vais pas te courir après. Tu peux garder ta culpabilité pour tes prières, c'est comme ça que naissent les meilleurs adeptes.

Il n'a de cesse de graver sa peau et elle n'a de cesse d'exhaler bruyamment. Les plaintes sont dures à supporter, elle tente pourtant d'en ignorer toutes les façades. Mais c'est plus fort que tout, dans son instinct animal, les morsures de ses doigts, la respiration saccadée et les demandes incessantes. Ava se retourne et attrape les doigts d'Hazel. Tu m'as énervé, je n'ai pas envie de te parler ni que tu me touches. Si tu continues.. Menace oblige, impulsion sans courtoisie, Ava lui mord la paume. Les crocs s'y enfoncent avec tendresse, la chair ne lui plaît guère. Le liquide couleur rubis s'échappe et Ava grogne un peu, à peine. Elle met du temps à relâche l'étreinte mais finit par s'en défaire. La prochaine fois je t'arrache toute ton affreuse main. Dans une grimace, elle essuie rapidement les tâches sur ses babines et se retourne, ne voulant affronter Hazel une fois de plus.

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Hazel Fabre
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Le poil hérissé, presque comme un chat, cruellement indifférente également, mais Hazel n'a en réalité  aucune affection particulière envers les chats indifférents –les laissent vivre de leur côté car c'est là leur souhait– ; et c'est précisément pour ça qu'il sait.
Ava, loin, très loin de ce qu'elle prétend, beaucoup plus attentive qu'elle ne le croit, tragiquement vigilante aux mots qui l'effleure. Elle fait le dos rond, elle gronde, elle tue les insectes plutôt que Hazel, parce qu'il y a quelque chose à pardonner et que si ce n'était pas le cas elle n'aurait rien eu envie de savoir de lui et qu'elle ne se serait guère souciée de l'accident.

Les mots qu'il faut déchiffrer. Hazel manque d'échouer, hésite presque à se lever et à la laisser comme elle le supplie presque. Si elle ne veut rien savoir alors il ne dira rien, néanmoins il refuse de la laisser mêler sa piété à ces histoires naïves ; Sémis et Phys soupirent-elles de là où elles se trouvent ? Trouvent-elles le moindre intérêt à regarder l'un de leur protégé se dépêtrer avec une louve qui leur montre toujours les crocs en pensées ?

« Ne mélange pas tout. Je demanderai pardon à Sémis d'avoir mal prié et de t'avoir fait passer avant elle. Mais je dois aussi te demander pardon à toi. C'est trop facile de tout donner aux Anciens. Pardon, Ava. »

Pichenette, pichenette. Hazel lit les fêlures et décrypte les codes entre les mots, entre les cadavres d'insecte. Elle tend les jambes et étend son carnage, Hazel culpabilise de cela également.

Elle lui attrape la main.

Trop de douceur, Hazel se fait couper le sifflet et sa bouche s'ouvre sans plus se fermer. Il aurait été intéressant d'être intelligent, mais Hazel sous la surprise ne l'est décidément pas : la louve n'a qu'à le guider et la stupide brebis est menée au sacrifice sans réagir jusqu'à ce que la douleur perce.

Un glapissement lui échappe et Hazel cherche d'abord à retirer sa main, mais l'instinct de survie survient trop tard et ne fait qu'aggraver : il aide à percer la peau et encourage le rouge à tracer ses sillages le long de son bras.

La dryade se tient le poignet, tape la terre avec le pied dans un grognement étouffé ; et puis relâche sa respiration et tous ses muscles quand les crocs piquent une dernière fois pour se retirer. Hazel ramène sa main à lui tel un trésor très précieux et dégoulinant avec de grosses grimaces qui creusent vilainement les traits de son visage.

Douillet, Hazel.

« Tu es folle. Mais je suis stupide. Aïe, Ava. », reproche-t-il.

Ça brûle, mais ce n'est pas du feu. Hazel souffle avec précaution, une fois, deux fois, et la troisième de petites lumières comme des lucioles jaillissent de ses lèvres pour se poser sur les plaies ouvertes. Sa propre magie sur sa propre main ; elle guérit, lentement mais à vue d’œil, et la douleur s'estompe progressivement et ne laissera bientôt plus que des cicatrices.

En attendant, Hazel souffle encore et multiplie les lucioles, et de petits filets d'eau semblent naître de l'air pour tournoyer autour de lui et suivre le courant jusqu'au rouge frais. Sa magie est lumineuse, une signature délicate toujours présente mais parfois discrète, tout dépend du sort, de sa complexité, de sa nature.

« Tu sais pourquoi je suis stupide ? », continue-t-il de lui parler malgré les avertissements, et son introduction parle d'elle-même. « Parce que tu vas devoir me l'arracher, cette main. Et peut-être me courir après pour y arriver. »

La douleur l'agite, le rend plus bavard, le fait moins culpabiliser. Elle s'est vengée, Ava, maintenant il a le droit de la pousser pour de vrai, d'essayer de lui faire tourner les yeux, de croiser son regard, de panser sa blessure à elle.

« Si je fuis, tu me laisseras partir. Et si je te pousse et que je m'écarte ? Et là, Ava ? Essaye de ne pas attraper ma gorge. Je ne veux pas mourir. »

Et la biche pleine d'espoir pousse la louve pleine de colère, comme promis.


Ava Miller
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Hazel est affamé, comme Ava, il grignote et s'empare sans suffoquer. Tout est à lui sans l'être et il ne semble même pas s'en rendre compte. Dans son dos sa queue s'agite, gifle l'air et fait virevolter la poussière qui s'est accumulée avec les âges.
Les excuses se répètent en délices séculaires -elle n'en aime ni le goût ni l'aspect et pourtant, les rondes que forment le cœur à force de battre ne cessent de danser, comme si lui, était heureux de l'entendre.
Avec hargne, Ava voudrait dérober de sa poitrine cette organe qui ne lui sert qu'à pleurer. Elle voudrait le voir battre par terre et mourir sans pitié.
Le pardon s'enchaîne entre ses lippes et ça fait frémir toute sa carcasse livide -elle a du mal à arracher le garçon de sa tête, elle qui n'avait jamais eu que le sans visage dans ses pensées, au creux de ses lèvres, à ne jamais maudire son nom comme elle maudit celui d'Hazel. Ce ne sont pas tes Anciens qui te donneront de l'attention.. C'est doux et bas, elle ne veut pas qu'il entende de trop, il n'en ferait plus qu'à sa tête et se déciderait alors à inverser les rôles, à faire d'elle le chat. Comme si ça n'était pas suffisant avec lui, de devoir supporter les regards ailleurs et les courbettes divines, les autres filles à ses bras.

Ava finit par se tourner pour jeter un bref coup d'œil à la magie solaire qui vient guérir la blessure. Elle, elle n'a rien de particulier. Elle, elle ne peut ni guérir ses blessures ni occulter la maladie. Quoiqu'elle puisse se réjouir d'avoir un corps qui ne faillit jamais, elle ne peut pas prétendre de pouvoir guérir les maux au fond de son poitrail. Tu es plus que stupide, Hazel. Tu es aussi affreux. Et elle lui jette une grimace, une vilaine, le visage froissé, râleur.

Le sang coule doucement de sa paume jusque son poignet, la manche s'anime d'une couleur grenat, comme celle d'un rubis. Et Ava observe ainsi le parcours du tissu qui absorbe, comme Hazel qui répare sa peau. Il faudra me supplier, pour que je veuille te courir après... Ava lui montre à nouveau le dos mais Hazel bouscule. Il bouscule plus fort et ça l'agace. Elle ne veut ni être bousculée ni dérangée.

Les aiguilles s'amenuisent à force de tourner, elles crissent à force de les voir se battre depuis si longtemps -les secondes sont devenues des minutes infinies, la louve a cette sensation que tout dure depuis trop longtemps. Arrête.
Elle se répète plusieurs fois tandis qu'Hazel fait mouvoir son corps dans une danse agile. Elle se laisse remuer, la tête qui penche un peu à droite et puis à gauche, les épaules qui ne se retiennent pas et elle manque de glisser à force de se laisser chiffonner. Alors Ava se tourne et pousse Hazel à son tour par terre, se penche au dessus les mains fermement ancrées sur le sol. C'est quoi ton problème ? Tu veux quoi ? Que je te frappe jusqu'à que tu te lasses ? Au dessus de lui, Ava a l'ascendant. Ses paupières plissent tandis que le soleil percute sa chair -il heurte et elle doit en fermer un. Ses griffes ne sont plus, elle grappe la terre afin d'être accrochée tandis que ses jambes entourent celles d'Hazel. Il ne pourra ni pousser ni s'échapper. Je vais plutôt te mettre sur un feu directement, toi qui ne voulais pas mourir comme elles. Tu iras les rejoindre dans les braises. Doucement elle soulève une paume et vient enrober son visage entre ses phalanges, presse et grimace. Berk.

C'est finalement qu'elle s'écarte, regarde Hazel. Tu as de la boue, là. Et comme pour faire comme si, elle abat avec douceur ses doigts contre sa joue, en essuie le surplus. Tu es paré pour la guerre, tu mourras au premier jour.
Et elle s'écarte, arrange sa robe tandis que ses oreilles et sa queue finissent par disparaître. La colère n'est plus et l'accalmie est revenue. La mer n'est plus enragée désormais, il est facile d'y naviguer. La curiosité reprend le dessus, Ava lorgne toujours sur le blond à ses côtés. Tu veux te faire pardonner ? Pour de vrai ? Et elle s'approche, un peu, à peine, juste pour mieux voir. Il paraît. Je veux voir ce que tu caches. Là. Avec son menton elle pointe le sujet de toutes les arcanes. Si il veut réellement qu'elle passe l'éponge et qu'elle ne cesse de montrer les crocs, il fera ce qu'elle demande.

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Hazel Fabre
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La victoire, là, à portée de main, même si elle a été ensanglantée pour cela. Le sourire de Hazel revient, presque malgré lui, c'est que s'il crie victoire trop vite il craint de donner envie à Ava de la lui refuser, finalement.

« Est-ce que ce n'est pas déjà ce que je fais ? », ose-t-il jouer, timidement, en lui faisant plaisir, mais en étant aussi un peu sincère. Hazel jamais ne prononcera je t'en supplie, il lui faut bien garder un bout de fierté ; toutefois difficile de nier. Il s'arrange pour trouver d'autres moyens, pour dénicher les chemins détournés, pour se montrer juste assez stupide et charmant pour donner envie de céder quand il supplie demande.

Il pousse les limites, Hazel. Il pousse aussi tout court, la fait tanguer mollement car elle refuse tout autant de résister que de lui donner ce dont il a envie. Le terrain devient familier, la dryade refuse de s'arrêter –au pire saignera encore un peu, au mieux pourra courir de toutes ses forces.

Et l'entre-deux, alors ? Celui où Ava s'arrange pour être exactement ce qui l'amuse le mieux : surprenante ?

Elle bondit et Hazel oublie de s'écarter. Il tombe à la renverse, Ava à sa suite, mais elle a le contrôle et lui ne l'a pas. Piégé, ses longs cheveux verts en éventail autour de sa tête, son regard écarquillé comme une biche qui vient de marcher sur un piège à loup –ha.

Elle ne lui donne pas ce dont il a envie, ou peut-être que si ? Le cœur palpite, le regard devient fébrile, Hazel serre les dents et s'interdit de dévier, de regarder, le corps qui ne lui appartient pas, ce qu'il n'a pas envie de prendre car il ne se contentera de rien de moins que du cœur, pas d'un coup de tête, pas du seul souffle au-dessus de lui et de ses propres palpitations nerveuses au creux de sa poitrine.

Hazel en cet instant adore la malice de Lochlan et jalouse les regards plein d'étoiles de la louve, ces étincelles tristes et enragées qu'il suscite auprès d'elle, plus important encore ceux auxquels la dryade n'a pas le droit.
Comme elle est calme, comme elle se fiche qu'il n'essaye même pas de résister. Hazel ainsi n'a pas envie de la prendre et pas envie de se donner.

Quelle envie, alors, est avouable, en cet instant.

« Je veux seulement t'embêter, Ava. » Je veux seulement que tu me regardes.

Quelques miettes pour tenir et continuer d'espérer. Quand se lassera-t-il d'essayer, il l'ignore, quand acceptera-t-il que la cause est perdue, qui sait.

Elle respire, elle vit au-dessus de lui, tout proche mais inatteignable, Hazel ne prendrait jamais le risque d'essayer, même pas de l'effleurer, surtout pas avec ses mains sales et pleines de sang –il en oublie qu'il a mal, que ça pulse sous les cicatrices des crocs. Oh, peut-être aimerait-il ne pas guérir, finalement, en garder un souvenir.

« Ne me parle pas de feu. », réclame-t-il et interdit-il, sans véhémence cette fois, il ne veut pas encore la blesser et il ne veut pas être blessé non plus.

Peine perdu. Les doigts l'effleurent et Hazel comme lorsqu'il plonge sous l'eau oublie qu'il a besoin de respirer pour vivre, bloque sa respiration, refuse d'appuyer sa joue là où le fantôme du passage d'Ava picote et lui dit pas assez.

S'il oublie plus longtemps de respirer il mourra même avant le premier jour. Devenu trop bête pour trouver les mots pour répondre, Hazel reste silencieux et inspire tout à coup, comme un noyé discret, quand elle s'écarte enfin.

Louve ou sorcière, quelle différence, il aimerait se laisser ensorceler. Hazel retrouve sa contenance en retard, se redresse tant bien que mal, silencieux ; que c'est dur de constater ses propres émois et de les déchiffrer alors qu'ils s'éternisent car ils n'ont pas fini de parler. Il faut tout faire à la fois, tout comprendre avant de dire le mot de trop, de réaliser trop tard.

« Vraiment ? », gagne-t-il du temps. Hazel penche la tête, son regard coule sur son propre bras plutôt que d'affronter celui d'Ava, trop proche, et le sourire revient comme un spectre, pas tout à fait là mais pas tout à fait disparu non plus. Sa main abîmée mais presque guérie, le rouge figé, qui sèche déjà, trace sa blessure par-dessus sa manche.

Juste au-dessus du coude. Le biceps, puis l'épaule, et sa main s'ouvre comme pour mimer l'explosion de chair tordue, avant de tapoter la base de son cou, et juste un peu au-dessus. Elle lui demande beaucoup.

« Tu peux regarder. Je ne t'empêcherai pas. », autorise-t-il finalement mais défie-t-il également.

Comment compte-t-elle s'y prendre, la louve ? Hazel n'a pas l'intention de se déshabiller, pas si elle ne le fait pas, pas si elle ne le demande pas. Et même là, même si elle fait et qu'il se laisse faire, même si elle demande et qu'il s'exécute, il clarifie en invoquant toute la douceur du monde, parce que ce n'est pas un feulement mais une supplique, encore une, et qu'il ne la laissera pas franchir cette ligne-là.

« Ne me touche pas, s'il te plaît. »


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Les pleurs sont devenus paisibles, le courroux s'en est allé et Ava se sent apte à respirer sans encombre. Les bronches ne sont plus comblées par l'eau et les épines, comme d'un coup de liteau matraqué au fond de la cage thoracique pour en faire couler toutes les impuretés.
Elle voudrait laisser le sourire s'étendre bêtement, Ava. Elle qui s'attache si facilement, n'arrive pourtant pas à lâcher prise aux alentours d'Hazel. Elle a pourtant goûter à sa chair tantôt, à eu ses effluves à travers ses crocs et l'hémoglobine en marée brutale au fond de la gorge. Peut-être désormais sont ils liés, par les affres et les rixes qu'ils s'infligent ?
Hazel admet doucement et machinalement, Ava fait rouler ses prunelles pour enfermer son visage entre ses paumes. On a déjà vu mieux, comme supplication.. C'est une petite moue désolée qu'elle affiche, dérobée entre ses doigts. Les Anciens ont droit à de meilleurs égards, cependant, elle taira cette pensée intrusive, même si elle est certaine qu'Athosis a déjà tout entendu, tout vu. Elle se demande ce qu'elle a fait de son destin, si Mire viendra en couper les liens trop tôt afin qu'elle ne finisse pas par flancher trop vite devant lui, et puis devant Hazel.

L'eurythmie est parfaite, de ces souffles qui se perdent l'un en face de l'autre. Les mèches claires s'ébouriffent, elle glisse doucement ses phalanges dans sa propre chevelure afin d'essayer d'en retirer le méli-mélo tragique d'une bagarre sans hargne. Alors arrête de vouloir m'embêter. Parce que ça m'embête.
C'est bête, niais, ingénue de répondre la sorte, Ava ne s'en rend même plus compte. Peut-être est-ce à force de frimer aux côtés de Fenella qu'elles ont fini par partager les mimiques innocentes et les rires sincères. Lorsque la paume de ses mains passent sur son crâne afin de s'assurer qu'aucun épi ne rebique, elle lève la tête vers Hazel.
Il incombe encore et Ava ne veut pas écouter. Pourquoi ? Tu as peur que je vienne vraiment mettre le feu à ton lit ? Je ne suis pas pyromane. Elle affirme sans mentir. Le feu n'a jamais été attirant à ses yeux, peut-être même effrayant, dans une certaine mesure.
Si cela vient des instincts sauvages, de la peur des bêtes et du feu, elle trouve ça stupide, quoique jusque maintenant, elle ne se soit jamais posée la question.

Le garçon trace des lignes invisibles sur le membre qui semble abîmé. La forme des serpentins que les enfants se jettent, Hazel en fait des virages puis s'arrête, mime le chaos fulminant. Ava ne comprend pas vraiment. C'est une prothèse qu'il possède ? Pourtant elle a goûté au métal. Ava ne saisit pas correctement, alors sur ses genoux elle s'avance un peu plus, encore, le visage baissé pour regarder distraitement le pelage à nu qu'il veut bien montrer. Comment je fais ?
Ava un peu timide soudainement, la violence n'est pas aussi menaçante. Elle fait craquer le dos et esquive la pression de son regard clair, à Hazel. Les quelques boucles qui tombent sur son front, elle rêve de les faire basculer entre ses doigts. C'est affreux d'y penser maintenant.
Elle relève correctement son message, elle en touchera guère là où la blessure semble frémir.

Ava se pose un instant, elle réfléchit à comment se dépatouiller de la situation. Doit-elle lui demander ?
À la place elle attrape le pan de son col roulé, juste au dessus de sa ceinture et soulève. Pour le moment, elle ne voit que la forme des os et de la chair pliée, des coins plus ronds, là où les muscles forment des contours imparfaits. Si c'est une blague...
Peut-être n'y t-il rien de plus qu'une tâche de naissance, quelque chose qu'Hazel trouve trop abominable pour le montrer. Elle, elle ne se souvient pas en avoir une quelque part. Ou alors elle en a fait son festin un jour, enfant, lorsque le pelage lui grattait trop. Elle ne sait plus, elle ne se rappelle pas. Et c'est difficile, de s'imaginer des instants qui n'ont peut-être jamais eu lieu.

Toujours lentement, elle fait remonter le haut et par la même occasion, lui fait plier le bras afin qu'il enlève sa manche. J'ai l'impression d'abuser de toi. Des simagrées, elle voudrait en vomir des tas. Mais la situation est plutôt difficile à assumer et elle n'ira point en faire des narrations à ses -quelques- amis. Ça te fait mal, si on touche ?
La peau se dévoile entièrement tandis qu'elle l'oblige finalement à se débarrasser de son haut. La gêne se lit sur son visage et elle maintient le contact entre ses yeux et le collier d'os, la rondeur de l'épaule et la chair fragmentée en plusieurs cicatrices. Sa peau s'est scindée en d'infimes parties rosées et Ava approche les phalanges avant de les poser plutôt plus bas, vers le creux de son bras. C'est pour ça les cols roulés ? Tu n'as pas l'impression d'en faire beaucoup ? Il y a des gens définitivement plus affreux qu'une brûlure... Promesse à demi-teinte, Ava caresse la peau intacte, l'air légèrement désolée.
Elle compatie à son envie de dissimulation -elle voudrait lui dire qu'il faut aller de l'avent. Seulement ce serait hypocrite, elle qui ne parvient pas à chasser les démons de ses nuits, qu'elle serait prête à se faire envahir par le tourment sans cesse.

Sa main finit par s'arrêter et Ava râcle la gorge. Ça ne valait définitivement pas de me frapper, si tu veux savoir. Tu aurais pu simplement dire. Et dans une voie criarde, Ava imite Hazel, les poings sur les hanches et la poitrine bombée. Non Avaa, ne touche pas ici ! C'est mon jardin secret, il ne faut pas regarder sinon tu vas être maudite ! Et elle le regarde avant de se mettre à rire, de se ramollir. Je ne m'excuserai pas pour tout à l'heure mais je sais être compréhensive. Alors à l'avenir, n'essaie pas de me mordre. Tu n'as aucun croc.
Doucement elle revient vers Hazel, sans mauvaises pensées, comme elle le fait avec Fenella lorsque son cœur déborde, elle enserre et se serre, le menton qui s'enfonce au creux de son cou, juste au dessus des clavicules, là où la chair n'est pas rongée par le passée.  

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