Supernova
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Ava ☼ And she could catch anybody's attention, but it never won her friends
Hazel Fabre
Hauméa
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Hazel Fabre


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Louve à forme humaine, animal farouche. Hazel qui offre le monde et les roses lui fait peur, pourtant l'accident ne l'a pas fait fuir, elle a aimé glisser avec lui et n'essaye même plus de repartir. Comment Hazel est-il censé revenir, Ava ? En faisant mine de rien ? L'indifférence joueuse blesserait-elle ou attirerait-elle ?

« Une chance pour moi de n'avoir rien prévu, en ce cas. », se moque-t-il, davantage de sa propre personne que d'Ava.

Hazel se tortille, Hazel avoue sans honte son envie, et sans même avoir essayé il fait exploser tout doucement un nouveau rire. Elle n'en perd pas une miette, la dryade, et puis observe, intriguée, le mouvement que la louve lui fait exécuter : à lever le bras, celui de la chair intouché, pour montrer les muscles.

« Mes gros- », s'esclaffe-t-il, pris par surprise, car si la tendresse ne l'intimide guère les compliments ingénus, eux, repeignent tout en rouge ses joues. Si candide, Ava, si innocente. Il aime ça aussi chez elle et beaucoup d'autres choses. « Très bien. Moi et mes gros bras, alors. Me voilà ravi de te suffire. », ironise-t-il, et en même temps pas du tout.

Des mots par accidents, des pensées dévoilées. Oh, Hazel est prêt à porter son Petit Mousse toute la journée, si les dessins que cela fait sur ses bras plaisent tant à la louve.

« Et alors ? », défie-t-il avec une nonchalance amusée, sourire aux lèvres et lèvres sur les siennes. Chastement, brièvement, avant qu'il ne recule le visage. « Tu as peur que tout le monde sache qu'on s'est embrassés ? »

Oh, il pourrait s'endormir, Hazel, contre le corps brûlant d'Ava et sous les caresses qu'elle fait courir, est-ce à cause d'elles ou de la brise qu'il frissonne ? Ses bras autour de sa taille, il n'a pas envie de la lâcher, encore moins de rentrer.

Sa question la surprend elle davantage que lui. Hazel la bouche ouverte pour répondre n'émet aucun son, car la louve semble presque vouloir se détourner à présent.

« Ava ? », appelle-t-il, déjà inquiet, la boule qui se précipite depuis son gosier jusqu'à sa gorge, toutes les angoisses qui hurlent et qui lui disent qu'elle veut tout oublier. Il pose une main sur sa joue, pour l'inviter à le regarder avant de déjà s'enfuir. « Je sais, Ava. C'est tout. Tu me plais. J'aime bien t'embêter et j'aime bien t'embrasser. Comment est-ce que toi, tu sais, hm ? »

Si facile pour Hazel de se livrer, habitué toute sa vie à ne dire que la vérité, à jouer des mots pour apaiser, pour s'amuser. Il ne s'attend pas à ce qu'elle soit capable de répondre, pourtant c'est bien là où il veut en venir, Hazel : l'envie, elle est là et si elle se réprime elle ne se décide pas. Inutile de se poser des questions.

« Ce n'est rien. », rassure-t-il, attentif à Ava tandis qu'elle s'aventure sur la chair brûlée et vigilant à Monsieur Raisin qui pourrait tout aussi bien se jeter sur lui pour arracher ses yeux. « Je souffrirai. Comme tous les étés. »

Hazel se donne en sacrifice, vient poser sa main sur la louve et proche de son louveteau fruité pour y attirer ses griffes et ses dents. Hazel n'aime guère qu'elle ait besoin de souffrir pour se sentir vivre. Il préférerait qu'elle s'accroche à lui plutôt qu'à la douleur, mais Hazel doit également se résoudre : ce n'est pas sa petite personne qui la guérira de la dureté de l'existence. Comme cela le fâche, de ne pouvoir qu'être là.

Mais comme cela le ravit, qu'elle s'échoue contre lui.

Hazel à présent éternellement accueille ses lèvres, accueille sa faiblesse, les soupirs, les mots et les maux. Il la laisse se reposer contre lui, pose son menton sur sa tête, respire l'odeur de ses cheveux et surtout ne ferme pas les yeux.

« Moi aussi. », répond-il simplement, car son envie est simple elle aussi, et en même temps très tragique. Qui pourrait deviner qu'ils ont cela en commun ?

Le temps passe, les secondes, les minutes, sans doute pas les heures mais Hazel aimerait. Il tend l'oreille aux gémissements de sa louve, à ses grognements et à ses soupirs. Il lui offre baisers et caresses pour l'apaiser, et il aime à penser que jamais il ne pourrait se laisser de l'écouter parler.

Un peu plus tard encore, Hazel se met à chuchoter, alors que les paupières deviennent lourdes, qu'il a envie de poser la tête et d'oublier de surveiller Monsieur Raisin qui croque et Mousse qui dort –vil chanceux.

« Je suis à deux doigts de m'endormir. »,  avoue-t-il, sourire aux lèvres, les paupières brièvement closes, une image amusante à l'esprit. « Si tu t'endors dans mes bras, je pourrais te porter comme une princesse jusqu'au quartier Cérès. Est-ce que tu penses que cela ferait jaser ? » demande-t-il, car il l'espère, car il veut que Loch en entende parler, que cela le fasse rire sans le faire jalouser, qu'il dise bon courage à Ava et que Ava en oublie les bouclettes blondes de son premier amoureux –car c'est ce qu'il, n'est-ce pas. Hazel qui a récupéré toutes les autres premières fois se surprend à être, malgré tout, jaloux de cela. « Est-ce que tu serais embarrassée, Ava ? »

Est-ce qu'elle aurait honte de montrer à tous qu'ils se sont embrassés.


Ava Miller
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Ava Miller


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Elle a les babines troussées dans un sourire sans miel, les yeux lubriques des idées encore vermeilles.
Ava n'a pas le temps de se libérer des étreintes brûlantes, les paumes caressent les siennes et les lèvres se mouillent ensemble. De la chance, peut-être.
À son tour le rire est léger, il flotte à travers le sien et elle relâche la pression que le bout de ses doigts infligent à l'oblique du bras. Elle ne sait pas comment il peut cacher une silhouette pareille, elle, si elle avait les mêmes attributs physiques que les Déesses, comme Fenella, elle n'aurait jamais envie de couvrir ni sa gorge ni ses reins. Mais sa peau perfide ne lui suscite pas le besoin de se découvrir, de se faire percevoir dans des sculptures de marbre et des psaumes bibliques.

Le temps s'est clairsemé de lumières astrales, juste au-dessus des crânes tièdes. Si elle levait les yeux, elle n'en verrait que des formes floues et lumineuses, elle ne saurait pas dire où se trouve les constellations apprises sans fantaisie lorsqu'elle s'ennuyait. Ava ne peut parler, ses mots se font dévorer par Hazel et ses paupières se referment.
C'est un pouffement bref qui s'échappe de sa gorge, entre les lippes qui n'ont de cesse de s'accrocher. N-non. À part les commères et les filles qui t'apprécient, ça ne va faire jaser personne, Hazel.
Un regard de travers -sans méchanceté elle peut promettre, mauvaise habitude, d'avoir sans cesse cet air agressif.
La réalité rattrape Ava dont l'esprit s'est amenuisé. Elle ne pense plus droit, elle à les songes à l'envers et maudit Hazel d'y contribuer alors qu'il y a quelques heures encore, elle ne le voyait que comme le copain de Fenella, celui qui vient à ses côtés lorsque le bruit de la bibliothèque est trop réservé.

Ava a le visage qui s'échauffe, les oreilles rouges et elle ne peut contenir la surprise qui éreinte sa face. La vérité, Ava n'en a jamais voulu, et soudainement, d'apprivoiser des maux pareils, des mots rances comme ceux-là, ça l'effraie d'une manière qui prend ses tripes férocement, qui voudrait métamorphoser toute sa carcasse déjà livide.
Ses prunelles patinent, à droite et à gauche elle semble réfléchir un peu, un peu trop vite. Tellement vite que les lignes de ses idées ne s'alignent pas de la bonne manière. J'ai mal au ventre, je crois. Elle désire vomir toutes les mignardises que le sans-visage mélange au fond de son estomac, mais elle préfère mourir qu'en avouer ses propres serments. Ils sont sucrés et insensés, partent du haut de son œsophage jusque la pointe de ses orteils. Quand elle en voit les aspérités dorées, les manières friponnes et l'accent pluvieux, elle a le cœur qui se crève, de ne pas parvenir à en dérober les passions.
Tout de suite, elle n'a plus mal au ventre, juste entre l'estomac et l'intestin. La douleur s'est propagée dans le creux des reins à la place, car la position n'avait pas été confortable, à s'enlacer et à rouler là où les rochers forment des petits monts violents. Tu avoues toujours ce que tu as sur le cœur, à tout ceux avec qui tu couches ?

Un léger souffle par le nez, un rire succinct, à peine audible. La louve se redresse et masse les genoux abîmés, là où les trous se sont formés, là où les fils tiennent à peine, qu'elle peut déjà jeter le collant à la poubelle lorsqu'elle arrive. Maintenant je te vois comme un chaud lapin... La honte. Ava s'autorise à rire sincèrement tandis que sa main vient se joindre là où son familier perce la peau dans des habitudes sempiternelles. Elle ne veut pas le repousser, elle n'en a pas besoin puisque Raisin s'en charge, à grogner et à le pousser pour qu'il ne soit enfin plus que le seul à dévorer sa chair. Ava ne tique pas tandis que ce dernier finit par s'arrêter pour se laisser tomber en arrière, dégringole le long de la colonne jusqu'à glisser jusque dans le panier pour se mettre à l'abri de la pénombre. Encore trop jeune, pourtant si terrible.
La réponse se fait attendre et elle n'en répond rien -elle voudrait avouer que c'est dommage, de se cacher ainsi, de se l'interdire, qu'il faudrait peut-être se laisser vivre, pour une fois. Mais le monstre n'applique pas ses propres conseils, ceux qu'elle aimerait faire valoir. Alors pour qui se prendrait-elle, à venir l'incomber ? Non, elle se tait et lève les yeux vers la dryade. Mh ? Le haut de ses pommettes remontent et elle râcle sa gorge tandis que le sourire se rabiboche à son visage. Ava n'ose guère imaginer. Ce serait surtout la honte, Hazel. Jamais de la vie, je préfère encore me faire traîner par la queue par n'importe qui...

Doucement elle se détourne de lui, loin d'être fatigué, ce serait plutôt à elle, de le porter. La robe est en boule un peu plus loin et ses bras se hissent jusqu'à l'attraper, en retirer les feuillages encore verts qui finiront par mourir. Je serais horriblement embarrassée, Hazel. Je ne veux jamais que ça m'arrive. C'est pour les princesses et les sirènes, ces attentions. Ava se lève toute entière, les côtes rougies de s'être faites enfermées par ses doigts, le dos râclé par les mouvements brusques du sol contre sa chair. Elle enfile la robe et son gilet, elle se remercie d'avoir choisi une longue robe pour ce soir, le genre qu'elle déteste lors des sorties natures. Pourtant, sans trop savoir, aujourd'hui, elle s'est décidée à faire un effort. Puis je suis presque sûre, que j'arrive mieux à te porter que toi tu y arriveras, Hazel.
Ava s'approche de lui, les pieds sur la couverture et elle vient doucement taper son talon contre son ventre en souriant. Dépêche toi maintenant, il se fait tard. Je peux sentir l'humidité de la nuit me faire mal au nez et les odeurs horribles. En plus je dois me laver, j'ai ton odeur partout. Ava mime une grimace, la langue tirée et les paupières serrées.

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Hazel Fabre
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Il souffle du nez, Hazel, amusé et ennuyé en même temps. Non pas qu'il ne s'y attendait pas ; si Ava a bien voulu trébucher avec lui sur la couverture du pique-nique c'est tout autre chose que d'accepter de faire jaser et d'oublier, renoncer à l'autre qui occupée ses pensées. L'amour des étreintes, Hazel est seul à le ressentir, il sait.

« Les filles qui m'apprécient. », répète-t-il avec une pointe d'ironie. « C'est bien ma veine. »

Sourire jaune, l'idée l'agace un tantinet, le coup du sort ne lui échappe pas : tant d'étudiants à Colombe et tant de vies en ce monde et Hazel s'est attaché à la seule âme qui ne risque pas de le regarder. Dans quel genre de piège est-il tombé ?

Elle panique, la louve, tout en silence, peine à se comprendre elle-même. Hazel ne peut que scruter les maux qui peignent leurs troubles sur son visage, ne peut qu'espérer en comprendre un bout de langage.

« Ah oui ? », s'étonne-t-il, et étrangement il n'approche pas sa main pour la poser sur son ventre, ni pour caresser ni pour masser –l'instinct, celui de dryade peut-être, lui dit qu'il ferait mal.

La douleur la distrait mais ne l'accapare pas, Ava. Elle tire encore sur les lèvres de Hazel avec ses mots insultants qui le font sourire et s'attendrir. Il a envie de tout laisser passer, tant que cela la fait rire.

« Non. », s'amuse-t-il. « Avec tout le monde. C'est facile d'être sincère quand on a l'habitude. Tu pourrais essayer. »

Pas besoin de l'intimité du corps pour posséder celle du cœur ; sans manquer de prudence Hazel se livre facilement, ne se garde pas derrière l'excès de méfiance. Juste ce qu'il faut, se dit-il, et pourtant pas assez, puisqu'il se retrouve allongé là à ses côtés. Idiot, idiot, idiot. Il n'aimera pas la suite, il le sait.

« Pauvre de moi. », glousse-t-il sans honte. Faudrait-il ne pas savoir aimer pour penser qu'il est honteux de vouloir toucher et être touché, tout comme il faudrait être stupide pour s'imaginer l'obligation face à ceux qui ne le désirent pas.

La louve aujourd'hui l'a désiré. Qu'en sera-t-il les jours suivants, les semaines, les mois peut-être. Hazel finira écarté et lui-même écarte les espoirs, ceux qui ne rendront que tout plus douloureux. Il lui faut seulement profiter tant qu'elle lui donne le droit de caresser sa joue avec les lèvres.

« Évidemment. », rigole-t-il tout doucement. Sait-on jamais qu'un jour elle dise oui, sait-on jamais qu'un jour elle accepte d'être une –sa– princesse. « Et si je te fabrique un diadème, Ava ? Te sentiras-tu assez royale pour avoir le droit à ces attentions ? »

Hazel fainéant, les paupières lourdes, la regarde se rhabiller et n'esquisse que tardivement son propre mouvement pour se couvrir. Loin de la chaleur de la louve, la nuit devient en comparaison glaciale, alors il est soulagé de retrouver son col roulé et ses manches, et dans quelques instants, quand ils marcheront, il pestera à nouveau d'avoir trop chaud.

« Seulement si tu me fabriques un diadème. », joue-t-il quand elle prétend pouvoir le porter. Non pas qu'il en doute, Hazel, mais il risquerait de ne plus pouvoir récupérer son cœur si elle commence à jouer comme ça avec lui.

Un coup de talon pour l'embêter, Hazel grogne et puis daigne enfin se lever.

« Et qu'est-ce que je sens, dis-moi ? », relance-t-il simplement pour parler tandis que Hazel range les plats vides et la couverture au fond de son panier. Ah, il en a oublié la tisane, avec toutes ces histoires, tant pis.

La dryade récupère son Petit Mousse endormi, qui se tortille et n'ouvre que brièvement les yeux pour vérifier que les bras qui le récupèrent son connus. Passé cela, il retourne au pays des songes, et Hazel ne parle plus.

Ils traversent la forêt dans le sens inverse ; le silence de Hazel est détendu. Ses deux mains sont prises, il le regretterait presque car il veut encore expliciter ses intentions, alors Hazel bouscule tout doucement l'épaule d'Ava et lui lâche un sourire taquin.

« Tu survis, Ava ? »

Ils vont avoir des courbatures, la terre et les racines ne sont définitivement pas les endroits les plus confortables pour s'allonger. Hazel lui-même s'étire le dos de temps en temps, d'un mouvement lent pour ne pas déranger son familier assoupi.

Ils rentrent à Colombe, Hazel qui n'a pas le droit de porter Ava dans ses bras l'accompagne tout de même jusqu'à son quartier, se prétend gentleman mais ne veut rien de plus que quelques instants supplémentaires auprès d'elle.

Il ne sait pas quelle heure il est, Hazel, ignore si les quelques étudiants croisés se faufilent en douce ou s'ils sont simplement en train de se dépêcher à cause du couvre-feu. Hazel, lui, se donne le luxe de s'attarder.

Il se penche sur Ava, pas de beaucoup, pour tâter le terrain.

« J'ai le droit à un dernier baiser, Ava ? Ou tu préfères encore te faire tirer la queue ? »

Son baiser sera doux, si elle accepte ; et si elle refuse, Hazel se redresse, Mousse endormi contre lui et son panier à présent plus léger toujours dans l'autre main.

« Bonne nuit, princesse. », se moque-t-il gentiment en guise d'au revoir.

Et juste après Hazel se décide enfin à rejoindre son propre dortoir.


Ava Miller
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Ava n'a pas oublié les pensées sincères qu'il a murmuré à son oreille pendant les pugilats tendres, les poings ont à peine ricoché contre sa chair, ils se sont usés contre son poitrail à essayé de récupérer son cœur.
Elle préfère en ignorer tout son sens, les lèvres pincées, à broyer la gêne qui s'immisce peu à peu sous sa peau, à faire flotter les veines.
Elle préfère ignorer qu'Hazel l'aime bien, ça lui fait mal partout, de s'imaginer encore ses lèvres accrocher sa gorge et son ventre, ses phalanges enserrer ses poignets. Non, elle ne veut pas songer à ce qu'Hazel a au fond de lui, à ce qui fait vibrer ses tripes et ce qu'il voit en elle. Le même air mignard qu'elle possède lorsque ses yeux s'accrochent à elle.
Ava se voit partiellement en Hazel et ça lui file un semblant de gerbe, à faire semblant qu'elle est née aveugle à toutes les approches tendres de ses pairs.
Un léger sourire traverse son visage et déforme les fossettes qui creusent son menton et ses joues. Oh oui, pauvre de toi, Hazel. Geint-elle doucement.

Contre sa nuque, elle peut sentir les mèches se mêler dans des nœuds affreux et doucement, elle essaie d'en défaire le plus possible. Je suis toujours sincère. Je te le dis quand tu me casses les pieds. Hazel récupère ses vêtements et les affaires sur le sol. Elle n'a pas pensé à l'aider -la couverture colorée renvoie les images indécentes et elle préfère en détourner le regard, des bras qui retrouvent la laine devenue rouge.
Elle s'en veut un peu, à peine. La blessure n'est déjà plus visible dans la paume de la dryade, mais elle, entre le goût sucré de sa chair et l'odeur suave de son parfum, dans le creux de ses dents, là où ses incisives sont en formes d'épines, Ava a encore le goût de l'hémoglobine qui roule jusque la gorge, incapable de s'en débarrasser, elle espère qu'après un coup de brosse-à-dent, tout sera enfin clair. ...Je suis désolée, de t'avoir mordu.
Une brève œillade coupable, Ava ne veut pas s'attarder sur elle, alors à la place, elle lui tourne le dos et récupère Raisin entre ses paumes, lui laisse le plaisir de mordre ses doigts.

Tu sais ce que les français faisaient des Rois ? Couic. Ava imite la guillotine qui vient couper sa tête, quoique ça ressemble probablement plus à un pendu. Elle n'a jamais eu le désir d'être la princesse de qui que ce soit, pas même la sienne. Ce serait devoir se mettre à nue, plus encore qu'elle ne l'a fait, et ça l'effraie si fort. Je peux te fabriquer une couronne de fleurs, à la limite. Après ça, tu rejoindras les célestes, là-haut... Ava mime la prière, les doigts liés et les paupières fermées. Mais elle se met bien vite à rire et se penche finalement pour aider Hazel à fourrer les assiettes au fond du panier.
La louve semble réfléchir à quoi répondre -elle sait déjà, pourtant elle veut faire languir Hazel le plus longtemps. Alors après quelques secondes, ses lippes se décrochent et Monsieur Raisin vient se coucher contre son épaule. Je sais pas trop comment dire. Tu sens la nature, un peu sucré. Comme une salade de fruits ? Son interrogation n'en est pas vraiment une, elle veut seulement appuyer son propos, Ava.

La route du retour est plus silencieuse, Hazel tient fermement son petit familier pour qu'il ne se dérobe pas et Ava, observe l'environnement sans s'inquiéter de la pénombre, elle qui voit si bien dans le noir.
Pourtant, le coup d'éclanche de la dryade brise le silence, Ava râcle sa gorge et elle lève le nez vers lui. J'ai connu pire. Sourire en coin et Ava se retient de rire. Elle a connu pire dans la tragédie qu'elle agrémente tous les jours de sa tristesse, d'un fardeau qu'elle a décidé il y a longtemps de laisser baigner au fond du ventre.
Les pas sont légers et les silhouettes s'épuisent à retourner dans les dortoirs -l'heure du repas est passée, et quoiqu'Ava ait dévoré un peu d'Hazel, la véritable faim se fait sentir.
Devant ses quartiers, elle s'arrête tandis que les couloirs se vident doucement. Réflexe amer, Ava recule un peu -assez pour cogner le bassin contre sa porte, dérobant le regard à gauche et à droite. Elle se sait suffisamment transparente pour ne pas éveiller les on-dit, pourtant, elle en a peur.
Ava lui tourne finalement le dos et ouvre la porte de sa chambre -sa colocataire doit encore traîner chez les autres filles et timidement elle l'attire dans la chambre, une seconde à peine pour déposer ses lèvres tièdes sur les siennes. T'es vraiment une enflure. Bonne nuit, Hazel. Le souffle bas, sa voix oscille à peine et elle revient frotter, timorée, sa joue à la sienne avant de venir se planquer dans sa chambre, enfin à l'abri. Là où son cœur peut chahuter aussi fort qu'elle désire sans que personne ne vienne le piétiner.

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